COMPTE-RENDU – Sol Gabetta lance le Concerto de Saint-Saëns avec une sonorité et un tempo ébouriffants. La fougue de son archet et la beauté de ses pianissimi prouvent que la comparaison avec Jacqueline Du Pré n’est pas usurpée. Les sourires échangés avec la chef illustrent le dialogue amical engagé avec entre la violoncelliste et l’Orchestre National Bordeaux Aquitaine qui la soutient chaleureusement. Elle fait preuve d’une remarquable dextérité et d’une grande musicalité dans un étonnant bis : « Gramata Cellam » (Le Livre) du compositeur letton Pēteris Vasks, où elle accompagne son violoncelle en chantant. Superbe ! Pris sans agitation, le tempo de l’Ouverture de Guillaume Tell, en début de soirée, ne fait pas craindre la tempête que Rossini a illustrée mais permet de révéler le délicat violoncelle de Kenji Nakaji et l’expressivité d’Eric Bescond, flute solo de l’Orchestre de Bretagne. La direction ferme, énergique et très attentionnée de Julia Jones sert bien la 7e symphonie de Dvorák motivant les cordes et laissant aux vents une grande liberté d’expression. Les musiciens de l’ONBA nous ont même offert en bis une Danse slave du même compositeur tchèque.
Jeudi 16 février au Palais des sports de Bordeaux
Photo : Sol Gabettarggreve