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Planès, expert ès Debussy

INTERVIEW – Le pianiste Alain Planès donne demain au Rocher de Palmer un récital dédié à Claude Debussy.

Devra-t-il jouer le livre I ou le livre II de Debussy? Alain Planès n’est pas sûr mais ce n’est pas grave ! Ce pianiste possède une telle expertise du répertoire de Claude Debussy qu’il peut, à quelques jours de son récital au Rocher de Palmer, changer de programme ! « Je pourrais même changer au dernier moment, s’amuse Alain Planès. Pendant l’année 2012, qui fêtait les 150 ans de la naissance de Debussy, j’ai beaucoup joué ses œuvres pour piano. J’ai même donné plusieurs intégrales, en Russie et à la Scala de Milan notamment. » La discographie d’Alain Planès comporte cinq opus consacrés uniquement à « Claude de France », dont une intégrale (édités chez Harmonia Mundi). Certains sont enregistrés sur piano d’époque mais, au Rocher de Palmer, il jouera sur un piano moderne. A son avis, cela convient mieux aux Préludes, écrits à la fin de la vie de Debussy (mort en 1918).
Jeu de pédale
« Ce programme veut montrer l’évolution de son écriture. D’abord avec les trois Images qu’on disait inédites ou oubliées car, jusqu’en 1977, le manuscrit était caché chez le pianiste Alfred Cortot… qui ne les jouait pas ! Ces Images comme la Suite Bergamasque sont des œuvres de jeunesse où le compositeur est influencé par d’autres comme Emmanuel Chabrier (1841-1894). » La Suite Bergamasque comporte le fameux « Clair de lune », tube absolu que ce spécialiste ne rechigne pas à inscrire dans son programme : « Je trouve cette suite magnifique ! Même si c’est une œuvre de jeunesse, il y a déjà un grand génie, et le public aime entendre ce qu’il connait. ». Et puis il y a les Préludes très modernes avec leurs sonorités si particulières où pas une voix ne domine les autres. « Elles sont très exigeantes, explique le pianiste, et elles demandent un grand contrôle et une grande recherche dans l’utilisation de la pédale. Debussy refusait d’indiquer sur la partition quel jeu de pédale il désirait, car aucune annotation n’aurait été assez précise pour signifier ce qu’il avait en tête ! Après la Seconde Guerre mondiale, les compositeurs comme Pierre Boulez et Karlheinz Stockhausen ont inventé une grammaire de la pédale : « ½ de pédale, ¼ de pédale » ! »
Défenseur de Debussy, Alain Planès est aussi un avocat du concert et répond simplement que ceux qui s’en tiennent au disque font une grande erreur : « C’est comme de dire qu’il n’est plus besoin d’aller au musée puisqu’on a de belles reproductions des tableaux dans les livres ! On perd l’émotion de la peinture… ou de la musique. Rien ne remplace l’émotion d’un concert ».

Samedi 20 avril, 20 h 30, Le Rocher de Palmer, 1 rue A. Briand. 13 à 17 €.05 56 74 80 00. 
Photo © Eric Larrayadieu
Article paru dans Sud Ouest
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