A.T. : La musique de Domenico Scarlatti est empreignée de musique espagnole car il a vécu en Espagne vers les années 1720, époque qui où voit les prémices du flamenco. On retrouve dans ses Sonates des cellules mélodiques, une pulsation et des rythmes communs à ces danses et de ces chants. Depuis mon disque (« Alexandre Tharaud plays Scarlatti », gros succès paru en 2011. Lire l’interview accordée à cette occasion), je voulais travailler avec le chanteur et guitariste Alberto Garcia. Dans le spectacle, nous ne jouons pas ensemble, c’est plus comme un jeu de ping-pong, mais sa musique influence mon jeu : je vais vers des couleurs espagnoles, parfois de manière inconsciente. Ca m’inspire.
Vous êtes particulièrement avide de ce genre d’associations…
Les médias ont beaucoup parlé de ces spectacles (de sa collaboration avec l’écuyer Bartabas ou avec le Hip Hop, ndlr) mais à mes yeux, je n’en fait pas assez ! Les spectateurs adorent ces moments particuliers car « ça sort du lot » et car ils souviennent. Pourtant, les liens entre un artiste, un public, une salle ne se créent pas automatiquement. Parfois cela mets du temps ! J’ai mis deux-trois ans avant de me sentir bien au Concertgebouw à Amsterdam alors que cette salle est considérée comme la meilleure du monde ! Et je n’oublie pas mes débuts dans des salles vides… Le concert même s’il demande une énorme préparation, de gestion du trac, est indispensable.
Jeudi 10 octobre, 20 h 45, Théâtre des Quatre-Saisons. 18 à 24 €. 05 56 89 98 23. Le 15 novembre à la Cité de la Musique à Paris. 20-25€.