CD – Rien ne résiste à Aldo Ciccolini, 88 ans, légende vivante du piano. Pas même la valse, ce genre étonnant de la musique classique, sur laquelle on ne peut pratiquement pas… valser. Il a réunit dans un album délicieux treize valses, tantôt sérieuses, tantôt légères : deux composées par les maîtres viennois Brahms (Op. 39 n°15) et Schubert (« La Kupelwieser »), une efficace transcription pour piano des premières pages de « La Valse triste » de Sibelius, et un florilège de valses françaises, de Chopin, Massenet, Tailleferre, Satie, Chabrier, etc. L’art de l’épure propre aux pianistes qui n’ont plus rien à prouver révèle par exemple la sensualité de « La plus que lente » de Debussy, que Ciccolini a entendu sous les doigts de Marguerite Long. C’est bien toute une tradition du piano qui tourbillonne dans ce disque.
***Aldo Ciccolini, 13 valses. La Dolce Volta (Harmonia Mundi). 17 € environ.