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Les compositeurs aussi font la guerre

FESTIVAL – Deux concerts du festival de musique classique mettent à l’honneur les compositeurs français du temps des guerres de 1870 et 1914.
 
Le temps d’une journée, d’un feu d’artifices ou d’un discours, on ce sera souvenu de ces poilus. Parmi eux, des paysans, des ouvriers, des instituteurs mais aussi des musiciens et des compositeurs. Deux concerts du jour à la Cité musicale invitent à replonger dans cette confrontation entre la Grande guerre et la grande musique.
A 11 h à l’auditorium la violoniste Geneviève Laurenceau et le pianiste David Bismuth nous présente les racines de la Première guerre mondiale : la défaite humiliante de 1870. Sur le front de la musique de chambre aussi, l’orgueil français veut sa revanche : Gabriel Fauré, Gabriel Pierné et Maurice Ravel s’affranchissent du modèle allemand pour créer un style français. A l’arrière les compositeurs ? Sûrement pas : en 1914, Maurice Ravel se désespère de ne pas pouvoir partir au front. Sa petite taille et son poids trop léger l’empêchent de devenir aviateur. Son amitié avec Paul Painlevé, ministre de la guerre, n’y fera rien. Il trouvera finalement un poste de brancardier.
Difficile d’imaginer qu’on se démène pour aller se faire tuer… mais en ce début du siècle, les esprits sont bercés d’images à la gloire des militaires. Il suffira, à 22 h dans l’abbatiale, d’entendre Isabelle Druet chanter des airs d’Offenbach, le maître – allemand d’origine – de l’opérette française. Il compose « A que j’aime les militaires ! » dans sa « Grande Duchesse de Gérolstein », un air plein d’ironie mais qui montre les préoccupations de l’époque.
Le quatuor Giardini – emmené par le pianiste David Violi fidèle de Piano en Saintonge – accompagne la mezzo-soprano et joue aussi des pièces de Reynaldo Hahn, Henri Duparc ou encore Claude Debussy. Après la défaite de 1870, Duparc fonde la Société nationale de musique. En 1914, Debussy, trop malade pour combattre, s’engage dans un patriotisme musical, rejette de la musique allemande. Il signe ses lettres « Debussy, musicien français ».

Duo violon et piano, 11 h, auditorium. De 14 à 16 €. Récital « Au pays où se fait la guerre », 22 h abbatiale. De 18 à 20 €. 05 46 97 48 48. 
Article paru dans Sud Ouest du 15 juillet. Photo Isabelle Druet © Némo Perier Stefanovitch

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