AccueilFestivalsTant qu’il y aura des Cantates…

Tant qu’il y aura des Cantates…

FESTIVAL – Le Festival de musique part à la découverte des Cantates de Rameau.

Encore des Cantates ? Le Festival de Saintes a bâti sa réputation en proposant aux mélomanes des interprétations excellentes des cantates de Bach. Cette année, grande nouveauté, on y jouera des Cantates… de Rameau ! Hormis leur nom, tout les oppose. Les oeuvres chorales de J.S. Bach sont un témoignage de la foi du compositeur allemand. Celle de son contemporain Jean-Philippe Rameau, le grand maître français de la musique baroque, « sont complètement profanes ! », prévient Héloïse Gaillard, flutiste, hautboïste et directrice de l’ensemble Amarillis qui les interprète à l’Abbaye aux Dames pour le Festival de musique. Elles évoquent deux mythes : celui d’Orphée et celui du Berger fidèle. »

Petit ensemble baroque né en 1994, Amarillis a recueilli de beaux lauriers avec l’enregistrement de ce programme (CD Naïve) en décembre dernier. 2014 avait été décrétée « année Rameau » (il est mort en 1764) pour fêter le compositeur le plus exubérant et le plus emblématique du règne de Louis XV. En proposant un Rameau intimiste, les Amarillis ont surpris. « Les cantates de Rameau sont des mini-opéras, des petits drames très denses, avec des histoires très ramassées. Les cantates font 15 minutes quand Rameau écrivait des opéras de trois ou quatre heures ! C’est très intense », poursuit la musicienne.

On retrouve le personnage mythologique d’Orphée au moment où il vient de perdre à jamais son épouse Eurydice, tuée par la blessure d’un serpent. Héloïse Gaillard décrit l’esprit de cette pièce : « Il s’agit d’un très beau récitatif. Descendu aux enfers pour rechercher Eurydice, Orphée commet l’erreur de se retourner. Le ténor – Mathias Vidal – chante tous les états d’âme d’Orphée. Dans l’autre cantate, « Le berger fidèle » est désespéré car son amoureuse doit être sacrifiée. Mathias Vidal a la voix idéale, une voix d’homme quand ces personnages sont souvent incarnés au XVIIe siècle par des femmes. C’est bien plus cohérent. »

Héloïse Gaillard a composé pour Saintes un programme mêlant cantates et pièces instrumentales. On y entendra deux « Concerts » pour quatre instrumentistes, dont la fameuse « Ritournelle pour l’entrée des Incas », un air très dynamique de l’opéra de Rameau « Les Indes Galantes ». C’est mon habitude de faire dialoguer les deux styles, explique la directrice. J’ai choisi de nommer mon ensemble Amarillis en référence à cette fleur qui n’a qu’une tige mais plusieurs fleurs. Peut-être aussi car nous sommes quatre filles ! »

Le « 2e concert » qui sera donné à Saintes est une composition rarement jouée car elle est écrite pour une viole de gambe à huit cordes, contre six normalement. Cette invention n’existe plus. Rameau était un avant-gardiste, curieux des nouveautés de son époque… mais aussi un homme très pragmatique : « Il a précisé, s’amuse Héloïse Gaillard, que si l’on ne pouvait pas faire toutes les notes qu’il avait écrites, on pouvait en supprimer quelques unes ! »

Lundi 13 juillet 2015 à 13h, Abbatiale de l’Abbaye aux Dames, Saintes. De 8 à 55 € le concert. Formule de réduction à partir de trois concerts. 05 46 97 48 48. Article paru le 13 juillet 2015 dans Sud Ouest.

- Espace publicitaire -
Sur le même thème

1 COMMENTAIRE

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

- Espace publicitaire -

Vidêos Classykêo

Articles sponsorisés

Nos coups de cœurs

- Espace publicitaire -

Derniers articles

Newsletter

Twitter

[custom-twitter-feeds]