OPERA – Pathé/Gaumont et UGC diffusent 25 opéras par an dont 15 en direct de New York et de Paris. Une manière d’aborder l’opéra qui a trouvé sa place dans les habitudes des mélomanes.
Les retransmissions d’opéras au cinéma sont un véritable phénomène. Alors que la France compte plus d’une trentaine de maisons d’opéras, quelques 200 000 mélomanes se pressent chaque année aux retransmissions en direct du Metropolitan Opera de New York… c’est autant de spectateurs qu’à l’Opéra National de Bordeaux ! Pionnier du genre, PathéLive en direct de New York ouvre le 8 octobre sa neuvième saison de retransmission avec « Tristan et Isolde » de Wagner. La recette est garantie : un chef d’œuvre de l’art lyrique chanté par les meilleurs interprètes. Diana Damrau, Placido Domingo , Sonya Yoncheva, René Pape ou Thomas Hampson sont attendus cette année. New York peut s’offrir les stars du lyrique… des chanteurs extraordinaires qui passent bien à l’écran.
« Viva l’Opéra », la saison des cinémas UGC, propose des retransmissions en direct de l’Opéra National de Paris ou des enregistrements de productions données à Salzburg, Bruxelles ou Zurich. Une richesse européenne appréciable quand le Metropolitan de New York garde une même mise-en-scène des années. La saison Pathé commence le 13 octobre avec « Sanson et Dalila » de Camille Saint-Saëns, la très attendue nouvelle création de l’Opéra de Paris. 30 € la place au cinéma contre 100 € pour la catégorie intermédiaire à l’opéra Bastille… « Le cinéma permet de découvrir l’opéra sans payer trop cher, témoigne Violaine, 38 ans, cliente fidèle de l’UGC de Bordeaux. Elle a testé « La Cenerentola » de Rossini, son compositeur favori. On peut mieux voir les visages des chanteurs et c’est filmé de telle manière qu’on suit plus facilement l’intrigue ».
Pour Martin, 53 ans, qui s’auto déclare « lyricomane », « aller dans un vrai opéra, être en présence des chanteurs, reste une expérience incroyable. Et les retransmissions ont parfois des problèmes techniques très frustrantes… mais je n’aurai surement jamais l’occasion d’aller au Met’ de New York ». Et surtout, New York gâte ses 3 millions de ciné-mélomanes dans le monde avec, pendant l’entracte, des reportages en coulisse. Une star de l’opéra comme la soprano René Fleming, micro en main, va chercher le chef d’orchestre et les chanteurs dans leur loge pour commenter en direct le spectacle. Un moment intime qui peut s’avérer gênant quand les chanteurs n’ont pas offert une prestation formidable… c’est arrivée en 2012 à une grande soprano française.
Article parus dans Le Parisien du 29 septembre 2016.