AccueilFestivalsL’incroyable histoire de l’orgue voyageur

L’incroyable histoire de l’orgue voyageur

CONCERT – Le concert de l’Achéron retrace le voyage étonnant de Thomas Dallam, facteur d’orgue du XVIe siècle chargé de porter au sultan le magnifique cadeau de la reine d’Angleterre. Récit.
Thomas Dallam a eu la bonne idée de faire un carnet de voyage. En 1599 ce facteur d’orgue est parti de son Angleterre natale vers l’Empire ottoman. François Jourbert Caillet, directeur de l’ensemble musical L’Achéron, a lu ce précieux document. « Thomas Dallam était un artisan et son carnet de voyage est écrit dans un anglais simple, très abordable. Le programme de notre concert est bâti sur des extraits de son carnet. » Gibraltar, Alger, la Grèce, Malte et enfin Constantinople (Istanbul) : Dallam part avec une drôle de cargaison : un orgue de 2,5 mètres de haut et 2 mètres de large, cadeau de la Reine d’Angleterre Elisabeth 1er au Sultan Mehmed III. Il part aussi avec des partitions, des pièces du XVIe siècles que les musiciens de l’Achéron jouent à saintes.
Musique du diable
Arrivé dans la capitale de l’Empire Ottoman, l’artisan anglais commence à travailler. « Il a dû d’abord monter l’orgue car il avait voyagé avec l’instrument en pièce détachées. Certaines ont mal vécu la traversée, il a du bricoler un peu !, raconte François Jourbert-Caillet. » La présentation de l’orgue au sultan est digne d’un film. La musique qui émane de l’instrument est très étrange aux oreilles des Ottomans. « Elle a fait peur au sultan qui l’a jugé diabolique !, s’amuse le musicien. Surtout l’orgue avait une partie mécanique qui permettait de faire jouer une mélodie automatique, sans organiste, comme dans un orgue de barbarie. Tout était prévu pour impressionner le Sultan et sa cours. »
Un ensemble baroque arabe
Robert Dallam a ramené des descriptions très précises de la vie du Sultan. Ayant sympathisé avec l’entourage du monarque, il a pu pénétrer dans le harem. Pour évoquer cette rencontre des cultures, l’Achéron se sont associé à des musiciens spécialisés dans la musique arabe ancienne. L’ensemble Sultan Veled a la même démarche historiographique que nos « baroqueux », réunit à Saintes. « Les points communs entre nos musiques sont surprenants. Thomas Dallam a du avoir la même surprise en arrivant là-bas. Les sons de nos instruments se ressemblent, nos techniques musicales – l’ornement par exemple – aussi. » La soprano Amel Brahim-Djelloul fera le lien musical entre les deux traditions. Cette franco-algérienne chante aussi bien les musiques du Moyen-Orient que les mélodies de John Dowland, compositeur très réputé de l’ère Elisabéthaine.
Qu’est-il advenu de l’orgue du sultan ? « Il est resté dans la plus belle pièce du palais Topkapi. Memmet III a fait assassiner 19 de ses frères et demi-frères au pied de l’orgue et le lieu est devenu maudit. L’orgue a été détruit » mais il reste une gravure… et une belle histoire.
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