AccueilDisquesLes lettres d'amour de Mariana et Leonardo

Les lettres d’amour de Mariana et Leonardo

CD – Après un Orfeo remarqué à la Basilique Saint-Denis en 2017, la Capella Mediterranea et son charismatique chef Leonardo García Alarcón continuent leur exploration de Monteverdi avec l’album « Lettera Amorosa ».

Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie ;
J’ai chaud extrême en endurant froidure :
La vie m’est et trop molle et trop dure.
J’ai grands ennuis entremêlés de joie.

Tel est le premier quatrain du sonnet le plus célèbre de Louise Labé dite « la belle cordière ». L’originalité de ce poème réside dans la disparité, l’antithèse voire le conflit des émotions évoquées, alors qu’elles proviennent toutes d’un seul et même sentiment : l’amour. En 1566, la Renaissance et Louise Labé se meurent. En 1567, Claudio Monteverdi naît, et ses œuvres, toutes amoureuses de la voix marqueront la transition vers la musique baroque.

Dans « Lettera Amorosa », paru chez Ricercar, Leonardo García Alarcón et sa Capella Mediterranea prennent le pari d’écrire leur propre « Je vis, je meurs » en fourrageant dans l’ensemble de l’œuvre a voce sola (pour voix seule et parfois pour voix seules) de Monteverdi. Ainsi, joie, tristesse, désir, colère (etc.) se reflètent et s’entrechoquent dans ce disque ayant comme objectif de « montrer les qualités philosophiques de l’œuvre de Monteverdi et le regard qu’elle pose sur la nature humaine».

Pour atteindre cette ambition, Alarcón s’appuie sur une carte maîtresse : Mariana Flores, sa dame de cœur. La maîtrise technique et la limpidité de la voix de cette soprano resplendissent ici mais c’est surtout son expressivité folle qui fait prendre tout son sens au défi de ce disque. A cette qualité musicale – et d’enregistrement – s’ajoute une originalité de lecture des œuvres choisies. Parfois déroutante lorsque l’on a dans l’oreille le morceau, l’interprétation proposée par la Capella Mediterranea peut requérir un retour au texte, pour en comprendre les intentions. La réflexion autour de l’évolution du langage théâtral de Monteverdi est ainsi l’autre fil rouge du disque, sans doute moins accessible, mais que le riche livret accompagnant le disque renseignera avec le temps.

« Lettera Amorosa » est donc un album qui saisit initialement par la palette des sentiments qu’il évoque mais qui saura aussi apporter un éclairage réfléchi sur la poésie de Monteverdi. Louise Labé avait prévenu : entre cœur et tête, Amour inconstamment me mène.

Au disque
Lettera Amorosa, Mariana Flores, Capella Mediterrane, Leonardo García Alarcón, paru chez Ricercar en avril 2018.

En concert
Le répertoire de Lettera Amorosa sera jouée par les interprètes de cet album :
– le 14 juillet 2018 à 18H30 au Festival des Arts Jaillissants (Montsapey, Savoie),
– le 24 juillet 2018 à 20H30 à Musiques en été (Genève, Suisse),
– le 25 juillet 2018 à 21H00 au festival Valloire Baroque en (Valloire, Savoie).

- Espace publicitaire -
Sur le même thème

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

- Espace publicitaire -

Vidêos Classykêo

Articles sponsorisés

Nos coups de cœurs

- Espace publicitaire -

Derniers articles

Newsletter

Twitter

[custom-twitter-feeds]