AccueilDisquesVanessa Wagner : l'au-delà et le marketing

Vanessa Wagner : l’au-delà et le marketing

CD – Pour son deuxième disque labellisé La Dolce Volta, Vanessa Wagner choisit la voie de la spiritualité en associant des œuvres du romantique Franz Liszt et du minimaliste Arvo Pärt.

« Associer musique savante et musique minimaliste, certain(e)s l’ont déjà fait, avec plus ou moins de succès ». Telle était la phrase introductive de la première version de cet article. Elle disparût dans la deuxième version, l’auteur ayant un doute : la musique minimaliste, incarnée par Steve Reich, John Adams, Philip Glass ou Arvo Pärt, une musique indéniablement populaire, n’est-elle pas de la musique savante ? La pianiste Vanessa Wagner semble s’être également posé la question dans le livret de son nouveau disque, « Liszt, Pärt », rappelant que ce type de musique était il y a encore dix ans « rarement pris au sérieux par les musiciens classiques ». Et d’expliquer : « Parce qu’elle est facile techniquement et qu’elle peut être jouée par des musiciens sans formation classique, la musique minimaliste était séparée de la musique savante. » L’auteur de ses lignes s’est donc souvenu qu’un diplômé en philosophie – ni mélomane ni musicien – lui a dit un jour qu’un artiste doit rencontrer son public pour être artiste. Cette première phrase a donc disparu surtout parce que ce disque comporte une information qui intéresse certainement plus l’auditeur: Vanessa Wagner enregistre du Liszt !

Vanessa Wagner l’éclectique avait pourtant déclaré qu’elle ne jouerait jamais Liszt, elle qui, en quinze enregistrements, a touché à quasiment toutes les époques, du Baroque au contemporain électro. Oui mais voilà, elle n’a pas choisi n’importe quelles œuvres de Liszt. Elle a choisi sept « Harmonies poétiques et religieuses », des pièces correspondant au Liszt croyant, au Liszt qui reçut la tonsure et les ordres mineurs. La spiritualité se situe en effet au cœur du répertoire choisi par Vanessa Wagner… et également au cœur de son jeu. Contrairement à la représentation arcadienne que s’en font les journalistes non-mélomanes, les pianistes professionnels ne désirent pas tous mettre en avant leur virtuosité et d’ailleurs, ils ne sont pas tous virtuoses. Les qualités de ce disque sont tout autres, plus austères ou plus profondes, suivant le point de vue. Un exemple ? Imaginez qu’en écoutant la pièce intitulée Funérailles vous vous surprenez à vous demandez qui de la résignation ou de l’apaisement meut le cortège dépeint par Franz et Vanessa… Ah ! Et Arvo Pärt dans tout cela ? Trois œuvres ont été sélectionnées, une écrite pour piano, deux composées originellement pour orgue et ce n’est pas par hasard : elles sont toutes marquées par leur caractère spirituel. De fait, l’enregistrement s’écoute d’une traite sans sentiment de rupture.

Dans le livret, Vanessa Wagner déclare espérer « toucher plusieurs publics et faire tomber quelques barrières ». Pari réussi, musicalement réussi. Et pari ressemblant à la carrière de la pianiste qui réfute d’ailleurs toute « stratégie marketing ». Et quand bien même, cela serait-il outrageant ? Est-ce si grave pour un public de trouver son artiste ? De faire rencontrer la grande musique et le grand public ?

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