CHRONIQUE CD – « Swann n’avait donc pas tort de croire que la phrase de la sonate existât réellement ». Marcel Proust (1871-1922), ultrasensible mélomane, est un des écrivains qui parlent le mieux de la musique. La mystérieuse Sonate de Vinteuil apparaît en leitmotiv au long de La Recherche du temps perdu. Proust s’inspire des compositeurs classiques (Beethoven, Chopin et Wagner) mais surtout de ses contemporains : Fauré, Saint-Saëns, Debussy et bien sûr, son ami Reynaldo Hahn. Dans ce double CD, Decca a eu l’idée merveilleuse de mettre en relation les textes de Proust (lus par Romane Bohringer, Didier Sandre, Michael Lonsdale entre autres), avec les partitions qui les ont nourris : la Sonate pour violon et piano de Saint-Saëns, les mélodies de Hahn, la Sonate pour piano et violoncelle de Debussy, la Sonate de Franck… chefs-d’œuvre interprétés par une poignée de jeunes et brillants musiciens comme Tedi Papavrami, Magali Léger, Sandra Moubarak, etc.
Proust, le musicien. Decca/Universal. Environ 20 euros.
D’après George D. Painter, le biographe de Proust et d’après la Correspondance Proust-Hahn, la « petite phrase » serait le deuxième thème du premier mouvement de la Sonate pour violon en ré mineur de Saint-Saëns, dont Proust précisait qu’il était assez banal – et que d’ailleurs il n’aimait pas Saint-Saëns.