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L’AIR DE NOS CAMPAGNES

CONCERT – Avec sa «  Veillée imaginaire  », l’ensemble de François Lazarevitch nous invite au coin du feu, pour tenter d’entendre la musique presque perdue de nos traditions populaires.


De concerts en bals populaires, on assiste au retour du «  trad’  », comprenez de la tradition festive et musicale de nos campagnes.  Joueur de flûte traversière et directeur de l’ensemble Les Musiciens de Saint-Julien, François Lazarevitch ne se place pas tout à fait dans cette lignée – il a été formé à la musique dite «  savante  » – mais son intérêt n’est pas si loin de cette mode. En témoigne son projet intitulé «  1000 ans de cornemuse en France  » dont il a tiré déjà cinq disques (sous le label Alpha).
Ce «  Parigot  » s’est souvenu des origines aveyronnaises de sa mère et s’est pris de passion pour la cornemuse française de cette région et de toutes celles que la France connait. « Il y avait moins dans ma jeunesse de groupes folkloriques et de bals «  trad’  », se souvient-il. Mais le regain pour la musique baroque et ancienne avait ce même projet de «  revivalisme  », de sauver ces traditions oubliées, comme notre musique populaire française. Si nous ne faisons pas ce travail, il ne nous restera que la musique américaine qui est partout, avec bien souvent un nivellement par le bas. Combien de gens savent qu’il n’existe pas que la musique binaire dans la vie  ?  » 
A Saintes, François Lazarevitch vient témoigner de cette tradition de la veillée, «  cette réunion entre souper et coucher, autour du feu, pendant laquelle on écoutait des histoires, discutait, cousait ou reprisait et parfois chantait… une tradition perdue avec la télévision  !  », constate-t-il. Si son programme s’intitule La veillée imaginaire, c’est que le répertoire sur lequel il est fondé est une recomposition. Déjà au XIXe, la tradition de la veillée musicale commence à s’étioler. Les artistes et intellectuels, réalistes et romantiques commencent à se préoccuper de cette culture des campagnes, à l’image des Glaneuses du peintre Jean-François Millet. Pour sauver ces traditions de l’oubli, ils commencent à recueillir les airs et chansons. «  L’écrivain George Sand était passionnée par ce monde paysan, explique François Lazarevitch. Dans sa correspondance, elle écrit qu’elle aime danser la bourrée… sans son corset ! Elle y griffonne parfois quelques mélodies. Elle a incité ses amis Pauline Viardot, Franz Liszt et Frédéric Chopin à noter la musique de ces campagnes, une tradition uniquement orale. Plus tard, à l’image de Joseph Canteloube et ses Chants d’Auvergne, des compositeurs comme Maurice Ravel ou Emmanuel Chabrier se sont intéressés à cette musique.  » Pourtant, celle qui résonnera dans l’Abbaye aux Dames ce soir, sera-t-elle très proche de ce qu’on pouvait entendre au coin du feu, dans les chaumières françaises  ? « Forcément… Non !, répond le musicien. Ces danses et chansons n’ont, à l’origine, rien à voir avec la justesse d’un piano du XIXe ou XXe siècle, toujours égal. Quelque part, en écrivant une musique, on la fige. Ce cadre d’écriture restreint la liberté de l’interprète tout en forçant à comprendre le style de cette musique. Cela pousse à trouver sa personnalité musicale. D’où la question au cœur de la démarche de notre ensemble : qu’est ce que l’interprétation  ?  »

Lundi 16 juillet, 22 h 30 à l’Abbaye aux Dames. Entrée : 8 et 18 €. Renseignements au 05 46 97 48 48. http://www.abbayeauxdames.org/
Photo Les Musiciens de Saint Julien © Jeff Dias
Article publié dans le journal Sud Ouest, édition de Saintes.
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