AccueilSpectaclesUn Noël baroque et chic

Un Noël baroque et chic

CONCERT – Ton Koopman et son Amsterdam Baroque Orchestra & Choir à la Chapelle royale de Versailles et à Bordeaux.
« Événement baroque ». Le sous-titre choisi par l’Opéra de Bordeaux pour le concert de jeudi soir n’est pas usurpé. A Bordeaux, comme à Versailles la veille, la venue de Ton Koopman et de son Amsterdam Baroque Orchestra & Choir est bien un événement. Pour la qualité des interprètes tout d’abord. Comme beaucoup de chefs qui se sont illustrés dans l’interprétation de la musique baroque dans les conditions de l’époque (diapason, instruments, effectifs, etc.), Ton Koopman est néerlandais, organiste et claveciniste. Elève du maître des claviers Gustav Leonhardt, il se passionne pour la direction d’orchestre et fonde en 1979 son Orchestre baroque d’Amsterdam (ABO pour les intimes), et plus tard le Choeur du même nom. Comme son collègue Philippe Herreweghe, il se passionne pour les cantates de Bach et pour le maître de ce dernier, Buxtehude. Du beau monde, donc.
Ces concerts seront sûrement un événement par l’équilibre de son programme. On reconnaît la recette Koopman : des pages célèbres côtoient une rareté, et un pied de nez s’y glisse subrepticement. Les pièces choisies, signées Charpentier, Corelli et Corette, illustrent la nuit de Noël et la messe qui rappellent la naissance du Christ… sauf peut-être le Te Deum de Marc-Antoine Charpentier (1643–1704) qui vient remercier Dieu (« Te Deum laudamus » signifiant, « Dieu nous te louons ») pour une victoire militaire. Sa tonalité en Ré Majeur convient à un chant d’allégresse. Cette pièce qui, faut-il encore le rappeler, sert de générique au concours Eurovision de la chanson, n’a été retrouvée qu’en 1953. Du même Charpentier, Ton Koopman a choisi également sa Messe de minuit, moins fréquemment jouée.
L’ABO fêtera Noël avec le fameux Concerto grosso « pour la nuit de Noël » de l’italien Arcangelo Corelli (1653-1713), dont les sonates pour violon sont des incontournables de la discographie baroque. Enfin la surprise nous vient de Michel Corrette (1707-1795), compositeur français et original, qui signa en 1765 son grand motet Laudate Dominum, dans le plus pur style religieux français. Mais il utilisa la partition du Printemps des Quatre Saisons de Vivaldi comme tissu musical, sans se douter qu’elle serait pour les mélomanes du XXIe siècle parfaitement identifiable… Voilà pour le pied de nez.
Si la Chapelle royale sera le lieu idéal pour ce concert, l’expertise et la musicalité des musiciens seront peut-être mis en danger par l’acoustique plus que floue et réverbérante de l’église Notre-Dame de Bordeaux. La faute à une danseuse, princesse au bois dormant qui sommeille au Grand-Théâtre. Cher Père Noël, pour Noël, je veux… un auditorium  !

Mercredi 12 janvier, Chapelle royal de Versailles
Jeudi 13 décembre à 20 h, église Notre-Dame, Bordeaux. 8 à 55 €. 05 56 00 85 95.

Article paru – en partie – dans Sud Ouest du 12 décembre. 

- Espace publicitaire -
Sur le même thème

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

- Espace publicitaire -

Vidêos Classykêo

Articles sponsorisés

Nos coups de cœurs

- Espace publicitaire -

Derniers articles

Newsletter

Twitter

[custom-twitter-feeds]