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L’orchestre sur instruments d’époque de Laurence Equilbey

INTERVIEW – La fondatrice du choeur Accentus se lance dans un nouveau projet : Insula Orchestra, un orchestre sur instruments d’époque.

La création d’Insula Orchestra, un besoin ou une envie ?
Laurence Equilbey : Une envie bien sûr mais aussi un besoin. Je travaille régulièrement comme chef invité avec des orchestres modernes, mais les projets avec des formations sur instruments anciens comme l’Akademie für Alte Musik-Berlin par exemple, sont des rencontres ponctuelles, trop rares à mon sens ! Je souhaitais aborder la musique du siècle des Lumières, allant de 1750, la mort de Bach, à 1850, la mort de Schubert, avec une équipe permanente.
Le choix des instruments d’époque est-il une évidence pour vous ?
L.E. : Ils n’ont tout simplement pas le même son. Les cuivres naturels ont par exemple un son plus proche des bois : le travail d’équilibre est plus facile, plus évident. La sonorité des cordes en métal n’a rien à voir avec celle des cordes en boyau. Mais surtout, les musiciens qui travaillent sur instruments d’époque ont une culture du XVIIe siècle qui est très importante à mes yeux… même si je ne cultive pas l’aspect musicologique à tout prix. D’ailleurs, cette troisième génération de musiciens – celle qui suit les William Christie, Philippe Herreweghe, Christophe Rousset, etc. – est plus intéressée par la sonorité que par l’historicité. Cela permet un compromis plus grand, notamment pour s’adapter à l’acoustique des salles. Le piano forte est un bel exemple : il fait pleurer au disque mais le timbre en salle son s’éteint très rapidement, au bout de quinze mètres. Il faudra parfois choisir un instrument plus tardif pour le concert.
Comment avez-vous organisé le recrutement de ces musiciens ? Sont-ils difficiles à trouver ?
L. E. : Nous avons choisi de faire des auditions pour les cordes, ce qui est rare car les compagnies cooptent traditionnellement leurs membres. C’est une manière d’ouvrir la porte aux jeunes qui ont, pour beaucoup, une très belle formation : dans les Conservatoires supérieurs, les formations nationales ou européennes. Ils maîtrisent souvent les deux techniques, moderne et ancienne, avec un très bon niveau : je l’ai constaté aux auditions. Il faut souligner que la France, avec des initiatives comme le Jeune Orchestre Atlantique à Saintes (17), est en haut de la liste des pays qui forment le mieux à ces techniques musicales, aux côtés de l’Allemagne, la Hollande, la Suisse et même l’Espagne.
Quels projets pédagogiques pensez-vous mettre en place ?
L.E. : Nous allons organiser des visites auprès des publics empêchés (hôpitaux, prisons, etc.), et aussi de manière trans-générationelle pour qu’un grand-père vienne au concert avec son petit-fils. Par la suite je veux me préoccuper des 14/20 ans car cette génération quasi-autonome est plus difficile à mobiliser. Il faudra sans doute s’appuyer sur d’autres arts pour toucher ces jeunes. Personnellement, j’ai du mal à trouver un spectacle spécifique pour emmener mes neveux : les horaires du soir ne leur conviennent pas, les prix les rebutent… je pense à une sorte d’happy hour musical, comme dans les pubs anglais !
Prochain concert le 18 avril, salle Gaveau
Article paru sur le site de Mécénat Musical Société Générale, mécène principal de Insula Orchestra.
A lire également : Louis Langrée, l’orchestre en haute définition 
Photo © Jana Jocif / Naïve.
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