Jordi Savall © D. Ignaszewsk |
FESTIVAL – Le gambiste ouvre la 42e édition du festival de musique de l’Abbaye aux Dames.
1973 ? 1974 ? Jordi Savall ne se souvient pas exactement de la date à laquelle il est venu à Saintes pour la première fois. « C’était au début de l’ensemble Hespérion XX avec Montserrat Figueras (son épouse décédée en 2011, ndlr), Hopkinson Smith et Christophe Coin, explique le gambiste et chef d’orchestre. Nous sommes devenus des invités réguliers, les années suivantes, jusqu’au départ d’Alain Pacquier, fondateur du festival. »
Jordi Savall n’est pas revenu depuis trente ans à l’Abbaye aux Dames, où est née sa renommée dans l’Hexagone. Il ouvre l’édition 2013, un événement. « C’est logique de l’inviter, analyse Stephan Maciejeweski, directeur artistique du festival, car c’est une grande figure de la musique baroque. Comme notre programmation depuis quelques années, le répertoire de Savall évolue, il s’ouvre à d’autres époques. » Ce soir, le Catalan et son ensemble Hespérion XXI donnent un programme autour d’Istanbul avec des musiques traditionnelles arméniennes et séfarades, un petit clin d’oeil à ses premiers concerts à Saintes, où il interprétait déjà quelques musiques séfarades, espagnoles celles-ci.
Il est chez lui à Saintes, premier festival à s’intéresser dès 1972 à ce qu’on appellera plus tard « le renouveau de la musique ancienne ». « C’était beau, se souvient Jordi Savall, on était tous là, avec William Christie et Philippe Herreweghe. Chaque année, nous venions avec le projet travaillé dans l’année. On s’écoutait. Les jeunes musiciens des Académies musicales avaient beaucoup d’intérêt pour la viole… c’était incroyable ! »
Jordi Savall se réjouit de revenir dans ce lieu dont il garde de très bons souvenirs… « comme ce concert de Consort music (musique de l’Angleterre des XVI et XVIIe siècles, ndlr) avec un ensemble de violes, la voix de Montserrat et Ton Koopman à l’orgue. Nous étions en cercle au centre de l’Abbaye et, après chaque pièce, nous nous retournions pour que tous les spectateurs puissent nous voir. Les nuits sur les plages des environs et les soirées avec les festivaliers étaient aussi de très bons moments ». Quant à ce concert dans la crypte de la cathédrale, il ne fait pas partie des meilleurs souvenirs : « un cauchemar, s’amuse Jordi Savall. l’eau suintait des murs et avec cette humidité j’ai cassé deux cordes de ma viole… ! ».
Ce soir, Abbaye aux Dames. 8 à 50 €. 05 46 97 48 48.(liste d’attente)
Article parus dans Sud Ouest édition de Saintes le 12 juillet 2013.
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