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Musique en terre Saintes

REPORTAGE – Menacée de destruction, puis sauvée grâce à la musique, l’Abbaye aux Dames de Saintes porte désormais le nom de Cité musicale.
Raser l’Abbaye aux Dames ? Personne aujourd’hui à Saintes n’oserait suggérer une telle idée. Avec plus de 35 000 visiteurs par an, la Cité musicale est un organe vital pour les 26 000 habitants de la ville et pour la Saintonge. Un célèbre Festival d’été et une saison annuelle, une formation professionnelle pour jeunes musiciens, un conservatoire à rayonnement communal, une école, des logements sociaux, une garderie… « La multiplicité de ces activités fait de l’Abbaye aux Dames un lieu aussi riche qu’une cité, un lieu de patrimoine et de vie, explique Odile Pradem-Faure, la directrice générale de l’association qui gère le lieu.

L’abbatiale romane unique !

Pourtant, l’ensemble de bâtiments entourant la magnifique abbatiale romane était menacé de démolition dans les années 1970, après avoir tour à tour abrité des militaires au XIXe siècle, des familles victimes des bombardements après la Seconde Guerre-Mondiale, et quelques squatters. La musique est venue à la rescousse de l’Abbaye aux Dames avec la naissance en 1972 d’un festival qui allait participer à une mini-révolution dans l’histoire de la musique.
Jordi Savall, Philippe Herreweghe, Ton Koopman, Sigiswald Kuijken : ces musiciens passionnés cherchent en ces temps-là à jouer la musique baroque selon les règles des XVII et XVIIIe siècles. Ils se replongent dans des traités, dénichent des partitions oubliées, font copier des instruments anciens. Un public de plus en plus large redécouvre Marin Marais, François Couperin, Dietrich Buxtehude, et est subjugué par l’engagement, la passion mais aussi la simplicité de ces babas-cool de la musique savante.
Le « Centre culturel de rencontres » de Saintes les programme, et ces musiciens comme la manifestation gagnent vite en réputation. A l’époque, pas de salle de répétition, pas de bureau du festival et encore moins de cellules de moniales transformées en jolies chambres. « Le festival n’utilisait que l’abbatiale, le reste était encore un beau chantier !, raconte Odile Pradem-Faure. Il y avait déjà l’école de musique mais le monastère n’a été rénové qu’en 1988. » Aujourd’hui, les écoliers qui jouent dans la cour de l’Abbaye croisent des étudiants québécois, allemands ou japonais.

JOA, une formation unique

Depuis dix-huit ans, une cinquantaine de futurs professionnels de la musique sont recrutés chaque année pour former le Jeune Orchestre Atlantique. Le « J.O.A » est une formation aux deux sens du terme : un ensemble musical se produisant deux fois par an sous la direction de chefs prestigieux comme Marc Minkowski, Louis Langrée, Christophe Rousset, mais aussi une formation professionnelle validée par l’Université de Poitiers. Sa spécificité : l’interprétation sur instruments d’époque de la musique classique et romantique entre 1780 à 1880. Un petit siècle ? Certes, mais un siècle si actif pour la facture d’instruments que la musique de Mozart, Beethoven et Mahler doit être lue et jouée avec minutie.
Jean-François Heisser, directeur artistique de l’Orchestre Poitou-Charentes, dirige cette semaine le JOA pour une série de concerts à Bordeaux, Saintes et Jarnac (voir encadré). « Les jeunes musiciens qui participent au JOA savent déjà jouer sur instrument anciens. Nous pouvons aller plus loin : travailler le style. Voilà pourquoi des étrangers y participent. Saintes est un lieu emblématique. Il y a une identité forte insufflée au début du festival puis par Philippe Herreweghe. Comme on ne peut pas pousser les murs de la basilique, le public se restreint à quelques centaines de spectateurs, d’où un sentiment de famille et d’intimité. Les autres orchestres de jeunes n’ont pas comme ça un lieu fort ».
Une grande famille se soude en effet sous les pierres blanches de l’Abbaye, de génération en génération. « 90 % des jeunes formés ici intégreront une formation musicale, se réjouit Odile Pradem-Faure. Nous les retrouvons dans la programmation du Festival. Quand Fabio Biondi est venu diriger le JOA en 2000, il a recruté d’office deux cornistes ! » De même dans l’Orchestre Les Siècles de François-Xavier Roth qui emploie deux violoncellistes. Ils se souviennent de Saintes avec émotion : c’est à la Cité musicale qu’est né leur couple !
 
 
Depuis 2010, Classique mais pas has been couvre le festival de Saintes et l’actualité du JOA. Retrouvez tous les articles ici.

Le JOA en tournée

Pour sa tournée hivernale, le Jeune Orchestre Atlantique a choisi un programme plein de jeunesse : les premières symphonies de Schumann et de Gounod et le Concerto Capriccioso de Théodore Dubois, compositeur romantique français un peu oublié. Jean-François Heisser dirigera depuis le piano, un Bluthner de 1850 appartenant au restaurateur néerlandais installé en Saintonge, Sietse Kok.
Le vendredi 6 décembre à 20h30 Auditorium Maurice Ravel à Jarnac. De 5 à 10 €. 05 45 81 47 34. Répétition publique gratuite à 16h. Le samedi 7 à 20h à l’Auditorium de Bordeaux. De 8 à 35 €. 05 56 00 85 95. Dimanche 8 à 15 h 30, Abbaye aux Dames de Saintes (17). De 15 à 23 €. 05 46 97 48 48.
 
 
 
 
 
 
Photos © Sébastien Laval
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