AccueilCritiquesUne Tosca honnête à l'Opéra de Paris

Une Tosca honnête à l’Opéra de Paris

COMPTE-RENDU – En 2014, Pierre Audi signait une mise en scène scène de la Tosca à l’Opéra de Paris. L’opéra de Puccini est de retour dans cette même salle du 16 mai au 23 juin 2019. Retour sur ce que nous avions pensé de cette présentation il y a cinq ans.

Peut-on vraiment montrer Tosca, l’opéra de Puccini sous un jour franchement neuf ? La mise en scène de Pierre Audi à l’Opéra de Paris est bonne mais ne restera pas dans les mémoires.

Tosca sera-t-il un cas d’école pour la critique musicale ? Confrontée à une œuvre mainte fois donnée le renouvellement de la mise en scène est un pari délicat. La nouvelle production de l’Opéra de Paris n’échappe pas aux contraintes d’un livret qui fait littéralement référence à Napoléon, Voltaire et Sainte-Marie : la voilà engoncée dans les références historiques comme dans ses affreux pantalons à taille haute de style empire que les chanteurs de cette production sont obligés de porter.

Pierre Audi, le metteur en scène, opte pour un respect du texte, oublie toute idée de transposition dans Italie fasciste ou autre tentatives du genre qui finalement n’apportent pas grand chose à ce drame plus passionnel que politique. Une immense croix noire et épaisse, imaginée par le décorateur Christof Hetzer coupe la scène en plusieurs espaces, une belle trouvaille pour camper l’église où se joue le premier acte : Tosca la belle chanteuse et le libertaire peintre Cavaradossi s’aiment mais leur bonheur sera vite détruit par l’évasion d’un rebelle aux idées voltairiennes…

… et ses conséquences politiques : la vengeance de puissant et frustre Scarpia. Ce vrai méchant se prend les pieds dans sa cape (littéralement la faute au style empire…) : voilà qui n’aide pas Ludovic Tezier qui s’est fait annoncé souffrant pour cette prise de rôle dont il sort pourtant grand vainqueur. Saluons à nouveau l’intelligence de son chante et la justesse de son jeu.

Ses compagnons de scène ne sont pas aussi hauts en couleurs musicales. Martina Serafin est crédible en chanteuse jalouse, très intéressante en femme torturée moralement mais à du mal à lier son énergie à celle de ses partenaires : son « Vissi d’arte » est bon mais sans tirer de larmes. Marcelo Alvarez (Cavaradossi ) peine également dans son jeu : on le sent prompt à céder à la tentation de se figer dans « la posture noble du chanteur » : face au public, les pieds vissés au sol et les bras ouverts. Il résiste pour un beau « Recondita armonia » mais plus du tout passé le seconde acte : son « E lucevan le stelle » ne touche toucher, son « O dolce mani » agace par une absence de crédibilité.

Des réserves qui blessent à peine une production de très bonne facture mais qui laisse cette impression qu’il est impossible de montrer une nouvelle Tosca par le biais de la mise en scène… il faut donc miser sur seule la direction d’acteurs et la tension dramatique, et c’est ce qui manque justement à cette production qui, nul doute, ne marquera pas l’histoire. Heureusement l’orchestre de l’Opéra de Paris sous la direction de Daniel Oren est sans défaut, délicat, inspiré. Et l’on sort de Bastille ni frustré(e) ni comblé(e) mais diverti(e) par une musique superbe d’un bout à l’autre.

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