AccueilCritiquesCompte-rendu : les Zaïde, des grandes voyageuses

Compte-rendu : les Zaïde, des grandes voyageuses

COMPTE-RENDU – Le quatuor à cordes Zaïde était en récital au festival Quatuors à Bordeaux… l’occasion de lancer un petit débat !

Bordeaux retrouvait mardi 12 mai le quatuor Zaïde qui a remporté en 2010 le prix de la Presse lors du Concours international de quatuors de la ville. La formation, toute jeune alors, a depuis gagné en renommée et en expertise, en témoigne un très beau premier CD. Un changement dans sa composition est survenu récemment : Leslie Boulin-Raulet a remplacé Pauline Fritsch au second violon.

Le choix de débuter par Mendelssohn, à l’écriture puissante et romantique, était audacieux. Aux premiers mouvements du quatuor en mi bémol Majeur opus 12, on observe : la nouvelle formation a-t-elle trouvé un nouvel équilibre ? La vivacité des Zaïde est toujours là. La dextérité musicale et leur belle sonorité ne font aucun doute. Pourtant il manque un petit quelque chose, le lien entre les quatre musiciennes semble avoir du mal à se faire.

Heureusement, coup de théâtre : Charlotte Juilliard, premier violon, lance le trait solo de ce Quatuor de Mendelssohn. La puissance et la clarté de son jeu secouent les interprètes comme le public. Son violon semble dire : « Allez les filles ! ».

La suite de la pièce de Felix Mendelssohn se passe comme dans un rêve. Le quatuor en fa dièse Mineur op.50 de Haydn qui suit, glisse comme un souffle, même si il parait forcément plus froid après Félix le chaud (pardon pour le jeu de mot idiot, ndrl) !

Après vingt minutes d’entracte, nous voilà embarqués pour un voyage au long cours : le Quatuor en si bémol Majeur op.130 de Beethoven : six mouvements suivis de la Grande fugue opus 133. En 1825, sous la pression de ses éditeurs, Beethoven avait retiré ce mouvement de la partition. La Grande fugue était jugée trop difficile pour le public. Les amateurs de quatuor ont glissé sur ces 60 minutes de musique d’une richesse absolue, d’une originalité folle (Beethoven est parfois plus moderne que les compositeurs actuels !). Le quatuor Zaïde a gravi sans fléchir cette montagne, avec ses traits d’humour et ses surprenants passages sotto voce.

Il faut réduire le temps des concerts !

Pour ceux qui découvrent l’art si délicat du quatuor, j’ai peur que le tout n’ait été un peu trop long. J’échange régulièrement avec des formations de musique de chambre et je leur fais part d’une conviction personnelle : il faut réduire le temps des concerts ! Les Zaïde ont donné plus de 90 minutes de musique auxquelles s’ajoute 20 minutes d’entracte… et un bis extraordinaire, l’Adagio du 5e Quatuor de Bartok. Ce format ne me paraît plus convenir aux habitudes d’écoute actuelles. Sans doute valait-il au XIXe siècle quand il n’y avait ni iPod, ni streaming, ces flux ininterrompus de musique. Une belle heure de musique, sans entracte, pourrait laisser une légère frustration aux auditeurs, qui, forcément, aurait envie de revenir au concert !

Le 12 mai 2015, auditorium de Bordeaux.

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  1. J’ai assisté à ce concert et ai grandement apprécié la prestation de ces quatre jeunes femmes !
    « Il faut réduire le temps des concerts ! » Tellement d’accord avec vous ! D’ailleurs c’est pour bientôt à Bordeaux, à la Halle des Douves ! 😉

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