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Salut Salon : crêpage de violons

Bachmann_C3P3522INTERVIEW – Derrière ce drôle de nom se cachent quatre jeunes allemandes sympathiques : Angelika et Iris au violon, Sonja-Lena au violoncelle et Anne-Monika au piano. Elles mêlent musique classique et acrobaties, chant et humour. Le public aime : la vidéo des Salut Salon consacrée aux « Quatre saisons » de Vivaldi en 2014 a récolté 20 millions de vues sur YouTube. Elles présentent au Bouscat et à Arcachon leur dernier spectacle « Carnival Fantasy » (également en CD chez Warner). Rencontre avec l’une des fondatrices du groupe, Angelika Bachmann.

D’où vient « Salut Salon » ?
Angelika Bachmann : J’ai rencontré Iris Siegfried enfants, à Hambourg, au cours de violon. Etudiantes, nous étions colocataire et nous sommes partis pour tour du monde de six mois : en Nouvelle-Zélande, en Australie et à Hong-Kong, nous avons joué pour payer notre voyage ! En Allemagne, nous organisions une fois par mois un concert les salons des amis, de la famille. La première fois que nous avons joué en quatuor nous avons interprété « Salut d’amour » d’Edward Elgar… La musique de salon/salut d’amour : « Salut Salon » est né de là ! ». Nous n’avions pas de style, ni de répertoire. Nous adorions déjà Piazzolla ! Les blagues sont venues assez vite ! Le reste – les acrobaties et le show – nous l’avons travaillé.

Votre dernier spectacle s’intitule « Carnaval des animaux et autres fantaisies », pourquoi ?
A.B. : Le point de départ est le Carnaval des animaux de Saint-Saëns. Nous avons vite constaté qu’il y a des animaux dans toute l’histoire de la musique : des moutons chez J.S.Bach, un bourdon chez Rimski-Korsakov, un requin chez Piazzolla et un serpent dans la musique du « Livre de la jungle » de Walt Disney ! Et nous observons chez ces animaux des sentiments ou des attitudes qui résonnent avec nous. On a envie de voler, de faire l’autruche, etc. ! Ce spectacle est un safari psychologique ! Nous partons de là pour échanger avec le public…

Dans toutes les langues ?
A.B. : Oui… On apprend en phonétique s’il le faut. Je peux même vous parlez coréen ! (elle dit une phrase en Coréen et explose de rire, ndlr). Le problème est quand les gens viennent nous parler en coréen après le spectacle !

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Vous utilisez l’humour… la musique classique en manque-t-elle ?
A.B. : Je n’aime l’expression «musique sérieuse » par exemple. Ca ne veut rien dire. Il y a la bonne musique… et le reste ! Bach écrit des danses alors je ne vois pas pourquoi le public doit rester assis (rires). C’est à l’époque classique, celle de Mozart et Beethoven que les choses se sont figées. D’où vient l’idée qu’il faut être concentrés, avoir des connaissances pour ressentir la musique ? Pour jouer oui mais pas pour écouter ! Le public a le droit de rire et d’applaudir et notre spectacle offre aussi des moments plus doux, plus tranquille où le recueillement a sa place. J’aime aussi les concerts sérieux… mais il ne faut pas séparer les publics. D’un pays à l’autre les réactions du public ne sont pas les mêmes : en Chine, on applaudit pendant les morceaux, au Brésil les rires sont puissants c’est surprenant au début… En Allemagne, en Europe, nous ne ferions pas cela !

Chacune d’entre vous est engagée dans un programme social, c’est important ?
A.B. : Soyons clair : nous sommes des personnes privilégiées car nos parents ont pu nous offrir l’accès à cette culture. Il nous faut partager avec les générations suivantes. Je participe à une action, « The Young ClassX » à Hambourg, qui monte des orchestres à vocation sociale. Cette année nous avons invité des enfants syriens des deux camps de réfugiés de la ville. J’ai trouvé des percussions orientales et un professeur venu de Tunisie. Ils savent jouer dans un rythme très particulier, en 7/8, qui pour des allemands n’est pas évident, c’était drôle ! J’ai fait quelques arrangements pour qu’on puisse tous jouer ensemble. On ne peut pas communiquer : on le fait à travers la musique. Un jour je me suis présentée à un enfant : « Moi, Angelika, et toi ? », « Jihad » me répond-t-il ! J’ai eu un choc (rire) avant d’apprendre que ce mot qui évoque la force est aussi un prénom. On doit apprendre à se connaître !

Mardi 2 février, au Bouscat (33). Le 9 mars à Arcachon (33) et le 24 janvier 2017 à l’Olympia à Paris.

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