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Cyril Guillotin joue à saute-pianos

CD – « Helldunkel-Clair Obscur », double CD : en proposant d’entendre cinq pièces jouées sur deux pianos différents, le pianiste Cyril Guillontin invite l’auditeur a une expérience passionnante.

Le monde du piano est largement dominé par les instruments des deux grandes marques de pianos de concert : Steinway et Yamaha. Pour l’amateur, ce son du piano moderne est une donnée fondamentale qu’il prend comme un acquis, sans le remettre en question. Parfois, il sera surpris d’entendre d’autres pianos, anciens, d’époque. En effet, écouter un prélude de Chopin sur un piano ayant appartenu à Chopin a quelque que chose de magique. Et c’est une expérience sonore passionnante : un morceau qu’on croyait bien connaître se présente sous un jour nouveau.

Pour l’interprète aussi c’est un moment particulièrement émouvant et l’on sent cette joie dans le dernier enregistrement du pianiste Cyril Guillotin, un coffret de deux disques intitulés « Helldunkel-Clair Obscur ». Au début ça fait bizarre : en lisant sur la pochette la même liste d’oeuvres deux fois, on se dit que le pianiste a commis une erreur ! « Au début ce n’était pas prévu que j’en fasse un disque, explique Cyril Guillotin. Je travaille ces oeuvres depuis longtemps et j’avais des interrogations fondamentales, sur la longueur du son, des phrases, l’utilisation de la pédale chez Beethoven, le sens d’indications mystérieuses comme « Piano/forte « (doux/fort) chez Mozart… On m’a conseillé d’aller jouer sur des pianos d’époque. »

Derrière ce therme il y a beaucoup de choses : les compositeurs, notamment ceux de l’époque romantique, étaient souvent passionnés par les évolutions techniques des instruments. Certains commandaient des « prototypes » auprès des facteurs comme Pleyel ou Stein. Ils espéraient que la technique leur permettraient d’aller plus loin dans leurs rêves de composition. A la fin de sa vie, Beethoven, insatisfait que la technique ne suivaient pas, a carrément écrit une note sur sa partition sachant qu’aucune touche de piano ne lui correspondait !

Cyril Guillotin est donc parti pour la Charente, dans une caverne d’Ali baba pour pianistes, le Domaine de Pétignac où Gérard Fauvin a rassemblé et restauré de nombreux pianos anciens. Le pianiste a pu jouer la Fantaisie de Mozart (Op.475) sur un Steinway, puis sur un Pleyel puis sur un pianoforte de l’époque de Mozart. C’est cette drôle d’expérience qu’il poursuivi dans « Helldunkel-Clair Obscur ». Il saute d’un piano à l’autre pour interpréter cinq pièces de Mozart, Beethoven, Schumann et Chopin. »J’ai découvert des merveilles », témoigne le pianiste. L’auditeur lui aussi doit jongler d’un CD à l’autre pour entendre le Nocturne op.20 de Chopin sur un grand piano de la marque Steingraeber&Söhne puis ce même nocturne sur une Pleyel de 1843, comme ceux que lesquels le compositeur a créé son morceau. On a l’oreille tendue à chercher le timbre, l’ondulation, le rythme qui vous plait le plus, passionnant. Et l’on découvre un pianiste d’une rare intelligence, un chercheur du son qui aime se remettre en question, chercher le risque : « face au piano ancien, dit-il, vous êtes à nu. c’est une psychanalyse musicale ».

 


Chopin : Nocturne op. posthume en ut dièse… par francemusique

 

A lire également : notre visite au Domaine de Pétignac et « Un autre Clair de Lune : Beethoven sur un Erard de 1802 »

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