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Quel avenir pour la musique ancienne ?

FESTIVAL – Après le festival de Saintes, le temps du bilan : De jeunes artistes du festival de Saintes cherchent à faire évoluer la forme des concerts. Notamment Simon-Pierre Bestion et son ensemble La Tempête.

Quel sera l’avenir de la musique ancienne ? C’est un débat qu’aiment mener les Festivaliers qui papotent entre deux concerts du Festival de Saintes. Ces amoureux de la musique classique ont baigné depuis trois décennies dans le mouvement de renaissance de la musique ancienne : les « baroqueux » voulaient se rapprocher des conditions de jeu de l’époque, avec des instruments et des règles que l’histoire a conservés. Le festival de Saintes fut un haut lieu de ce mouvement… mais aujourd’hui ? « Des critiques affirment qu’on a déjà retrouvé tout le répertoire qui en valait la peine, écrit Xavier Vandamme, directeur du Festival d’Utrecht en Hollande, le plus grand festival de musique ancienne de monde. Pourtant la question est toujours: est-ce important pour nous de connaître et de partager nos fondements culturels ? Comment interagir avec notre passé ? »

Cette édition 2016 du festival de Saintes continue de répondre à cette question en proposant à de jeunes ensembles de s’approprier cette musique. De leurs aînés, ils ont retenus des leçons d’interprétation, le fruit d’un travail de recherche et d’expérimentation. A leur tour, ils se réapproprient le passé avec une sensibilité nouvelle, ancrée dans le monde d’aujourd’hui. Lors de l’ouverture par exemple avec l’ensemble Vox Luminis qui a proposé un « King Arthur » de Purcell rendu plus lisible par un texte moderne et un peu de jeu théâtrale. Un succès… comme au concert de jeudi soir avec « Les Vêpres » de Monteverdi qui ont fait se lever le public de Saintes, pourtant l’un des plus exigeants.

Le directeur de l’Ensemble La Tempête, le jeune Simon-Pierre Bestion a fait preuve d’audace. Il a fait se déplacer ses musiciens dans les allées de l’Abbatiale plongeant les spectateurs dans un bain sonore, provoquant la surprise d’avoir un chanteur juste à côté de soi. Cette spatialisation de la musique se justifie par l’œuvre composée par Monteverdi pour l’église Saint-Marc à Venise qui offrait de nombreux espaces où positionner des musiciens. « Certes, on pourrait dire « rien de nouveau sous le soleil », analyse la musicologue Hélène Decis-Lartigau, mais c’est une prouesse, une prise de risque de diriger des chanteurs qui sont à plusieurs mètres les uns des autres. »

La proposition de la Tempête n’était d’ailleurs pas parfaite musicalement mais elle dégageait une belle énergie, un désir vif d’emporter le public dans un tourbillon musical pour mieux le toucher. « La clef de la musique ancienne est : surprendre pour séduire, séduire pour convaincre, s’enthousiasme la musicologue. En parlant à leur public avant le concert, en trouvant des astuces pour rendre la musique vivante, en expliquant pourquoi elle est belle, ces jeunes provoquent cela ! » Car il n’oublient pas que chaque été, il y a toujours des spectateurs qui viennent à la musique ancienne pour la première fois.

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