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Cris de paris : Vivaldi et les Pussy Riot du XVIIIe siècle !

FESTIVAL – Dans son programme « Les Orphelines de Venise », l’ensemble Les Cris de Paris revisite le fameux « Gloria » de Vivaldi.

Que ceux qui connaissent l’ensemble Les Cris de Paris, réputé pour ses projets contemporains voire décalés, ne s’étonnent pas. Si son directeur Geoffroy Jourdain a programmé le « Gloria » de Vivaldi, tube parmi les tubes de la musique classique, ce n’est pas pour faire une blague. « Notre approche est à la fois authentique et expérimentale », résume le directeur qui aime créer la surprise avec un morceau entendu des milliers de fois.

« Authentique » : pour comprendre l’adjectif il faut remonter au XVIIIe siècle et aller à Venise dans les Ospedale. « Ces centres d’accueil pour indigents sont devenus des orphelinats de jeunes filles où l’on faisait de la musique, explique Geoffroy Jourdain. Lieux d’excellence réputés dans toute l’Europe, ces institutions très riches pouvaient s’offrir les maîtres de l’époque. Antonio Lotti, Giovanni Legrensi, Francesco Durante et bien sûr Antonio Vivaldi : presque tous les grands compositeurs italiens sont passés par là. »

Les Pussy Riot au temps de Vivaldi !
La grande musique y côtoyait le glamour. « Nous avons beaucoup de témoignages sur l’office du dimanche après-midi où les jeunes filles chantaient cachées derrière un grille en fer forgé… une source de fantasme pour les commentateurs, avant que Rousseau ne casse un peu le mythe, s’amuse le directeur des Cris de Paris. Ces églises vénitiennes étaient les seuls endroits où les filles chantaient à l’office, un exemple de la volonté de la République de Venise de se rebeller contre les préceptes du Vatican, à Rome. »

Que chantaient nos Pussy Riot du XVIIIe siècle ? Les œuvres de leur compositeur attitré, Antonio Vivaldi, comme le « Gloria » et le « Kyrie ». Pourtant, ces pièces sont connues pour être interprétées par un choeur mixte. « Je suis convaincu que les jeunes musiciennes transposaient à leur hauteur les parties de ténor et de basse. Quand j’étais étudiant, se souvient Geoffroy Jourdain, et que j’analysais le « Gloria », je m’étonnais toujours des fautes basiques dans les quintes… inexplicables de la part de Vivaldi. » Miracle : une fois transcrites pour voix de filles, ces erreurs disparaissent. « Et certains passages dissonants deviennent presque un cluster (une poignée de notes voisines, très utilisé en musique contemporaine, ndlr). Voilà pour l’aspect expérimental ! »

Ce disque est l’une des meilleures versions que j’ai entendue dans cette formation féminine. Un enregistrement qui rend hommage au concert entendu en 2013 au Festival de Saintes. Les Cris de Paris sont enthousiastes et précis. Mention spéciale pour la mezzo-soprano Anna Reinhold qui assure de sa voix splendide et clair les solos.

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