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Maurice Ravel, le dandy basque

LIVRE – « Ravel, portraits basques » nous rappelle l’amour passionné du plus célèbre compositeur français pour la Côte d’Argent de la Belle-Epoque.

« Dans tout ce qui est basque il y a un peu de musique », écrivait Maurice Ravel en 1929 à l’occasion du premier festival organisé en son honneur dans le pays basque. On le croit volontiers ! Comme on suit volontiers le portrait du compositeur du « Boléro » dressé par l’historien Etienne Rousseau-Plotto dans « Ravel, portraits basques » (réédition complétée).

Cette biographie illustrée nous fait oublier un peu le dandy parisien qu’était Ravel pour nous rappeler ses liens avec le pays basque : Maurice nait en 1875 à Ciboure d’une famille maternelle modeste, parlant presque exclusivement l’euskara. Le compositeur lui-même converse et écrit dans la langue basque avec un plaisir évident, comme en témoigne les lettres et cartes-postales qu’il envoie à ses amis. Toute sa vie Ravel a fait des séjours à Saint-Jean-de-Luz et à Ciboure. Les photos présentées dans « Ravel, portraits basques » nous montre l’évolution de la Côte d’argent, dans cette première moitié du siècle qui l’a vue prendre son essor. Même sur la plage de Saint-Jean-de-Luz, Ravel reste un dandy aux « costumes de bain » du dernier chic. Et il faut le voir porter l’iconique béret !

Et la musique alors ? Affirmer l’influence de la culture basque dans la musique de Ravel est encore un tabou dans Landerneau musical parisien… et basque. Etienne Rousseau-Plotto rappelle les arguments des musicologues et musiciens qui aiment voir dans certains détails du style ravélien l’influence de la danse ou la grammaire euskarienne. Le premier thème de son Trio n’est-il pas inspiré d’un zortico, emblème de la musique basque ? Quand à l’entêtante mélodie du « Boléro » ne sonne-t-elle pas comme donnée par la xirula (flute) ? (Voir notre article à ce sujet) L’écoute de la musique de Ravel gagne à cette lecture qui permet d’identifier le caractère basque du fourre-tout culturel qui fait naître à cette époque tant de merveilleuses espagnolades : « Carmen » de Bizet, « La Symphonie espagnole » de Saint-Saëns, la « Soirée dans Grenade » de Debussy. La culture basque a-t-elle a gagné a ce portrait de Ravel ? Sans doute. On retiendra néanmoins que s’il est fier de se dire basque, Ravel, issu de cette génération décimée par la Première Guerre-Mondiale, ne revendique aucun nationalisme.

« Ravel, Portraits basques », Etienne Rousseau-Plotto. Editions Atlantica. 23 € environ.

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