CD et CONCERTS – Deux disques parus en cette fin d’année permettent de nous plonger dans l’univers protéiforme d’un des plus grands représentants français de la scène musicale contemporaine, Thierry Escaich : « Vocalises » avec le trompettiste Romain Leleu à la trompette et « Aria » avec l’accordéoniste Richard Galliano.
A 52 ans, Thierry Escaich entrepose derrière son piano les quatre Victoires de la musique qu’il gagna en 2003, 2006, 2011 et 2017, pour ses talents de compositeur. Particulièrement reconnu pour ses capacités d’orchestrateur, Escaich trouve ses inspirations aussi bien dans la musique sacrée que dans le registre populaire. Preuve de son aura nationale et internationale, le festival Présences lui consacrera sa 28ème édition et présentera, du 6 au 11 février 2018 à la Maison de Radio France, 17 créations mondiales, en 19 concerts.
Deux disques qui viennent de paraître mettent en avant deux autres facettes de Thierry Escaich : organiste et improvisateur. Dans « Vocalises » avec le trompettiste Romain Leleu à la trompette comme dans « Aria » avec l’accordéoniste Richard Galliano, Escaich imprime son empreinte caractéristique. Au delà des duos proposés, ces deux albums ont un ADN musical proche et une structure commune, mêlant transcriptions de grandes oeuvres du répertoire, compositions personnelles et parties improvisées.
L’association de la trompette et de l’orgue fut popularisée en leur temps par Maurice André et Marie-Claire Alain. Dans « Vocalises », la proximité de la sonorité de l’instrument à pistons avec celle de la voix sert de fil conducteur entre les compositions de Puccini, Saint-Saëns, Satie, Bernstein, Parker et Escaich. Si l’interprétation des deux solistes est remarquable, il est difficile de laisser guider son écoute par ce lien trop ténu au regard des changements de style parfois brutaux entre les morceaux.
Tout autant de louanges pour l’interprétation de « Aria ». Le jeu de miroirs entre l’orgue et l’accordéon est subtile et d’une évidence jouissive. L’orgue tantôt tapisse de fleurs harmoniques la procession d’un accordéon malicieux, tantôt les deux instruments sont face à face sur un ring, affûtant leur contrepoint. Malgré une toute aussi grande diversité de compositions que dans « Vocalises », « Aria » bénéficie d’une cohérence, d’une unité supplémentaire. Une couleur s’en dégage indéniablement, celle d’une joyeuse mélancolie.
Au disque
– Vocalises, Romain Leleu, Thierry Escaich, transcriptions d’oeuvres de Saint-Saëns, Purcell, Franck, Puccini, Bernstein, Parker, Jackson, etc. Aparté, 2017.
– Aria, Richard Galliano, Thierry Escaich, transcriptions d’oeuvres de Galliano, Escaich, Piazzola, Bach, Mozart, Dvorak, Rachmaninov, etc. Jade, 2017.
En concert
Retrouvez Thierry Escaich et Richard Galliano à l’Eglise Saint-Etienne du Mont, dans le 5ème arrondissement de Paris le 19 décembre 2017.
CD : Thierry Escaich, au delà des duos
- Espace publicitaire -
Ne connaissant pas « une joyeuse mélancolie », le 4e paragraphe m’en a donné envie; donc j’achète.
[…] Le Trio Märchen le 19 août à l’église de St-Léon-Sur-Vézère Bertrand Laude à la clarinette, Manuel Vioque-Judde à l’alto et Célia Oneto-Bensaïd au piano forment le Trio Märchen. Ces jeunes interprètes, déjà repérés pour leur talent, proposent un récital d’œuvres de Mozart, Brahms, Schumann et du compositeur français Thierry Escaich. […]