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Orchestre de Paris : une rentrée pointilliste

COMPTE-RENDU – L’orchestre de Paris a débuté ce mercredi 12 septembre sa saison 2018-2019, la dernière sous la direction musicale de Daniel Harding, avec un programme original et une interprétation toute en précision.

La technique picturale du pointillisme, consistant à additionner de petites touches de couleurs, se fonde sur des propriétés optiques qui opèrent à partir d’une certaine distance de l’œuvre. L’œil humain cesse alors de distinguer les points ; se dégage ainsi des traits d’ensemble.

Le concert de rentrée de l’Orchestre de Paris à la Philharmonie du même nom pourrait être qualifié de pointilliste sous plusieurs aspects. Le programme, en premier lieu, additionne les siècles et les styles : débutant avec un motet de Josquin des Prés, compositeur franco-flammand se situant à cheval entre le XVIème et le XVIIème siècle et maître ès polyphonie, il se poursuit par un déchirant psaume de Lili Boulanger (écrit en mode éolien, un mode très utilisé à la Renaissance… ou aujourd’hui dans le hard-rock) pour se conclure sur la titanesque et romantique symphonie n°5 de Bruckner. La mysticité de ces trois œuvres tient lieu de fil conducteur du concert.

Pointilliste s’avère également être un qualificatif adapté à l’interprétation de l’Orchestre de Paris et de son chœur. Le « Psaume 129 » de Lili Boulanger est l’œuvre qui en profite le plus. Malgré sa richesse harmonique et orchestrale, le rendu se fait aérien – l’adjectif « éolien » était déjà pris – grâce à une précision quasi chirurgicale des musiciens. Cette entrée à leur répertoire du psaume « Ils m’ont assez opprimé dès ma jeunesse », cri emprunté au Psaume 129 (130) de la Bible et repris au lendemain de la première guerre mondiale par la grande compositrice, coïncide avec le centenaire de sa mort en 1918. Le bilan de la cinquième de Bruckner est plus mitigé : si l’orchestre est toujours aussi impressionnant de précision, de couleurs même, l’auditeur peut se sentir submergé de détails, manquer de vision d’ensemble voire ressentir au final un certain essoufflement.

Reste la question de l’association du chef et de l’orchestre. Annoncé sur le départ en 2019 au bout de seulement trois ans de direction musicale, Daniel Harding n’a, semble-t-il, jamais adhéré à l’esprit de la phalange parisienne. Cependant, à l’écoute de cette rentrée, l’engagement des deux parties à proposer une saison digne de leurs réputations est évidente. Point de doute là-dessus.

Le mercredi 12 septembre, à la Philharmonie de Paris.
Programme : Josquin des Prés, Christus mortuus est – Lili Boulanger, Psaume CXXIX. – Anton Bruckner, Symphonie n° 5.

Ce concert est disponible sur https://www.radioclassique.fr/ jusqu’au 13 décembre 2019.

Toute la saison de l’Orchestre de Paris est disponible sur http://www.orchestredeparis.com/ et sur https://philharmoniedeparis.fr/

 

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