AccueilCritiquesSaint Jean : Damien Guillon au plus (trop ?) près de Bach

Saint Jean : Damien Guillon au plus (trop ?) près de Bach

COMPTE-RENDU – Après Rennes, le Banquet céleste de Damien Guillon, l’ensemble Mélisme(s) et la maîtrise de l’Opéra de Rennes présentaient à Nantes, mardi 26 mars, leur version de la Passion selon Saint Jean de J.S. Bach.

Près de 300 ans après sa création, Damien Guillon a choisi de placer son interprétation de la Passion selon Saint Jean (BWV 245) au plus près de l’esprit d’origine.

En 1724, Bach a presque quarante ans. Il est au milieu de sa vie et vient de s’installer à Leipzig, où il résidera jusqu’à la fin de ses jours. Lors du Vendredi saint, il met en musique l’évangile de Saint Jean. Pour commémorer la crucifixion et la mort de Jésus-Christ, le compositeur s’appuie sur le peu de musiciens dont il dispose à l’église Saint-Thomas : un chœur d’enfants accompagné de quelques chanteurs adultes ainsi que d’un nombre réduit d’instrumentistes. La Passion qui en résulte paraît minimaliste face sa consœur, la Saint Mathieu, aux proportions monumentales, composée dix ans plus tard.

Pour son interprétation à la tête du triple ensemble baroque nommé ci-dessus, Damien Guillon a choisi de retrouver l’effectif original : une quinzaine de musiciens du Banquet, tous jouant sur instruments anciens, un nombre similaire d’enfants choristes – la maîtrise de l’Opéra de Rennes – et une dizaine d’hommes de l’ensemble Mélisme(s). Cette version de la « petite » Passion, si elle colle au projet initial de Bach, semble manquer de puissance, sans doute du fait de son effectif réduit.

L’oratorio commence toutefois de manière magistrale et les tensions qui l’agitent sont subtilement révélées, entre autres par le jeu subtil du pupitre des vents. Le duo de hautbois amène une tension presque hitchcockienne dès le début de l’œuvre. Malheureusement, cette ambiance s’évapore à mesure que l’orchestre s’enferme dans un marquage des temps qui laisse peu l’esprit vagabonder au rythme fougueux de Bach. Les solistes réussissent néanmoins avec brio à assouplir le cadre rigide de la structure instrumentale. On retrouve notamment le ténor Thomas Hobbs dont la diction lumineuse réussit à faire entrer l’auditeur dans la pieuse Passion du compositeur baroque.

Voir également : l’Interview perchée de Damien Guillon :

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