AccueilCompositeurs.tricesBach the Minimalist : (d)étonnant !

Bach the Minimalist : (d)étonnant !

COMPTE-RENDU – Lundi 11 novembre au Théâtre des Bouffes du Nord à Paris, Simon-Pierre Bestion, à la tête de son ensemble La Tempête, proposait un programme déconcertant et captivant, comme lui seul sait en concocter.

Créé au Centre Culturel des Dominicains de Haute-Alsace, Bach the Minimalist repose sur l’effet électrisant du Concerto en ré mineur pour clavecin de Johann-Sebastian Bach, mis en regard avec des œuvres minimalistes de Steve Reich et John Adams. Anachronique, incongru ? Insolite pour le moins. Mais voilà, comme cette proposition vient de Simon-Pierre Bestion, le roi de la modification de l’état de conscience, on serait plutôt enclin à lui faire confiance.

Et une fois de plus, la force agit. Avec dix-huit musiciens à cordes et son frère Louis-Noël Bestion de Camboulas au clavecin, il installe un climat magnétique, sensoriel, qui éloigne de la réalité et évade vers un ailleurs que chacun peut se créer à l’envie. Pour cela il n’hésite pas à convoquer la musique d’orgue, en transcrivant la somptueuse Passacaille et fugue en do mineur de Bach, ou encore les Litanies de Jehan Alain, musique répétitive avant l’heure !

Au concerto de Bach répond celui de Gorecki, tout aussi chargé d’électricité et d’effets répétitifs. Les Shaker Loops de John Adams, pour orchestre à cordes, jouent sur la répétition et le développement à l’infini de motifs courts s’amplifiant au maximum. Évidemment l’effet de transe n’est pas loin, magnifié par le planant Immortal Bach, de Knut Nystedt, basé sur le choral Komm süßer Tod, de la Cantate BWV 478, courageusement chanté par les musiciens.

Si besoin était, un mapping live de l’artiste vidéaste Jemma Woolmore vient amplifier l’effet hypnotique de ce concert/performance en animant de courbes et graphismes, dans un style sobre, des paravents disposés en conques autour de chaque musicien.

Certes, il y a des scories, des impuretés dans la réalisation. Mais ça va de pair avec l’audace, l’envie de se projeter plus loin. Si Bestion cherchait la perfection, il proposerait une énième version des cantates de Bach. Souvenez-vous de son disque Larmes de résurrection (Alpha). Au lieu de cela il s’aventure dans l’élaboration de nouveaux programmes, faits de rencontres entre les genres et les époques. Les musiciens le suivent avec enthousiasme, et le public aussi. Une alchimie sonore et visuelle des plus réussies.

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