AccueilD'hier : 18 et 19e siècles2020, année Beethoven : l'esprit et les lettres de Ludwig

2020, année Beethoven : l’esprit et les lettres de Ludwig

LIVRE – Afin de bien démarrer l’année 2020, année Beethoven, Buchet/Chastel propose une sélection commentée des lettres écrites par Beethoven. Un ouvrage riche et accessible pour les profanes et mélomanes souhaitant découvrir ce génie de la musique au plus près de ce qu’il était.

2020 sera l’année de la célébration du 250e anniversaire de la naissance de Ludwig van Beethoven, compositeur fait monument dès son vivant, et qui incarne à lui seul le passage de la période classique au romantisme en musique. Ces prochains mois, l’offre en concerts, expositions, documentaires et reportages sera féconde. Ces événements seront – n’en doutons pas – autant d’occasions de célébrer l’œuvre de Beethoven que de circonstances pour exposer des jugements, parfois hâtifs, sur l’homme.

L’idée à la genèse de Beethoven par lui-même est de revenir à la source du commentaire : les lettres écrites par la main du musicien. Nathalie Krafft a choisi d’en regrouper plus d’une centaine en onze thèmes, qu’elle met sobrement en perspective ; certains sont logiquement liés à la musique (Mes oeuvres, Être un artiste, Les autres : de Bach à Liszt), d’autres se focalisent sur son rapport à ses contemporains (Goethe et moi, Le Neveu), le restant dépeint l’intimité du compositeur (Au quotidien, Humeurs, Amours, Mon ouïe, La Fin). Le tout brosse le portrait d’un homme à la personnalité composite : tourmenté, taquin, parfois brut mais conscient de son talent et au final très attachant.

Plusieurs lettres procurent un effet coup de poing. Dans le célébrissime Testament de Heiligenstadt, supplique retrouvée chez lui après sa mort, Beethoven crie avec désespoir le tragique de son destin : être un compositeur sourd (« L’art seul me retint de mettre un terme à ma vie »). Quant aux affres de l’amour, elles élèvent Ludwig au rang d’écrivain ; ses élans éconduits envers sa bien-aimée Joséphine atteignent l’universalité (« (…) je n’eus pas l’heur de vous voir. Cela m’a fait de la peine– et j’ai supposé que les dispositions de votre âme aient pu changer – mais je continue à espérer – même ici à E., où votre image n’a pas cessé de me poursuivre – voilà le cours qu’a pris toute ma vie (…)»).

Certaines lettres, plus légères, viennent avec bonheur casser l’habituelle image d’Épinal du musicien. Gommait-il cet aspect de sa personnalité dans ses compositions, ou les interprètes d’aujourd’hui ont-ils tendance à aborder les œuvres du Maître avec un surcroît inutile de sérieux et de sobriété ? Au delà du caractère biographique du livre, sa lecture permet de découvrir de manière oblique l’œuvre d’un des plus grands génies de la musique. Et ce, de manière plaisante, grâce à Nathalie Krafft, qui nous guide de manière sûre et habile, et Sofiane Boussahel, dont la traduction des lettres sélectionnées allie fidélité et accessibilité pour le lecteur du 21e siècle.

Beethoven par lui-même
Buchet Chastel, novembre 2019
Anthologie réalisée et commentée par Nathalie Krafft
Traduction des lettres par Sofiane Boussahel

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