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Et pourtant la Philharmonie est comme à ciel ouvert…

ÉTUDE – La Philharmonie de Paris est-elle un espace confiné ? L’institution musicale a demandé à Dassault Systèmes de simuler les flux d’air de la salle et ainsi comprendre les risques encourus… Une étude très intéressante.

La Philharmonie de Paris est aussi vaste et haute qu’une cathédrale. Le ou la mélomane frustré.e ces derniers temps pourrait se dire « pourquoi y interdit-on les concerts ? Risque-t-on vraiment d’attraper le Covid ? » La Philharmonie de Paris et Dassault Systèmes se sont associés pour comprendre les flux d’air et une éventuelle propagation de particules. Les équipes de Dassault Systèmes ont notamment été sollicitées dans le cadre de la construction de l’hôpital de campagne de Wuhan afin d’optimiser la position des systèmes de ventilation dans les chambres et de limiter la propagation de particules contaminées dans les couloirs. En parallèle, un travail de fond est en cours avec l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP).

Une simulation 3D

Les équipes de Dassault Systèmes ont reconstitué un modèle 3D très fidèle de la salle Pierre-Boulez, à partir des données techniques du bâtiment dessiné par Jean Nouvel. Ça donne… ceci.

Comme l’indique le résultats de l’étude de la Philharmonie, « Grâce à la ventilation individuelle située sous chaque siège, les mouvements d’air dans la grande salle Pierre-Boulez sont uniques : l’air s’y écoule principalement du haut vers le bas (du deuxième balcon vers le parterre) en un flux unidirectionnel avec très peu de mouvements latéraux. L’air circule donc dans le dos des spectateurs. L’ensemble des flux se rejoignent juste devant la scène, avant de remonter naturellement vers les zones d’extraction situées au plafond. En 3D, ça donne ça….

Conclusion ? Les dimensions de la salle, son architecture et ses mouvements d’air particuliers la rapprochent d’un environnement ouvert et non confiné.

Le masque : ajusté ou pas ?

Si un spectateur contaminé tousse, le port du masque permet-il de protéger à la fois le public et l’orchestre ? Trois options ont été testées : une personne contaminée toussant sans masque, avec un masque lâche et avec un masque ajusté au visage (pas de fuite sur les côtés). On voit bien comment la toux suspecte « descend » sur les spectateurs situé en aval du tousseur. De quoi se dire que les places du bas ne devraient finalement pas être vendues des fortunes ? Non, ce n’est pas la conclusion apportée par cette étude ! Mais plutôt :

Conclusion 2 ? La majeure partie des particules émises sont captées par le masque. La protection est évidemment meilleur si le masque est ajustée. Si le masque est ajusté avec des fuites limitées, la protection est encore meilleure. « Concernant l’orchestre, précise l’étude, l’air arrivant dans le dos des musiciens, le risque de contamination par le public semble très peu probable. » Le risque est encore réduit par le port du masque. Le chef d’orchestre ne semble pas non plus se trouver dans une zone à risque.

Mieux vaut ne pas mettre la clim’ à fond !

C’est peut-être la conclusion la plus étonnante : mieux vaut ne pas pousser la ventilation de la grande salle Pierre-Boulez. En jargon scientifique, ça donne : « en réduisant de moitié les volumes d’air neuf injectés par les sièges, on parvient à réduire les vitesses d’air sans perdre l’effet bénéfique d’un air dirigé le long des sièges, propre à la grande salle Pierre-Boulez. »

Conclusion 3 ? Il apparaît très clairement que la propagation de particules est très fortement réduite avec une ventilation plus faible, qui limite par la même occasion un impact sur le voisin de devant. Cette mesure a été mise en place par la Philharmonie de Paris, qui a diminué de moitié la ventilation de la grande salle Pierre-BoulezEn combinant cet effet avec le port du masque, les risques sont réduits de façon significative.

Et pourtant…

Vous l’aurez compris, les risques de contamination du public et de l’orchestre par aérosols apparaissent fortement réduits à la Philharmonie. Les concerts sont donc annulés alors que le danger ne se situe pas dans la zone du concert mais avant et après, lors des « brassages » de population dans les transports en commun, les couloirs, etc. En attendant le vaccin ou la télé-transportation directement sur son siège, il reste encore cette option.

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1 COMMENTAIRE

  1. Super article, super résumé de l’étude ! Vous rendez accessible à tous des phénomènes complexes. Bravo !
    Une grosse pensée à tout le secteur de la culture. Courage on s’en sortira tous ensemble.

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