AccueilBoules de cristalJe vois, je vois... Gabriel Stern

Je vois, je vois… Gabriel Stern

BOULE DE CRISTAL – Ils sont jeunes et talentueux. Ils avaient choisi la carrière de soliste… avant que la crise Covid ne s’abatte sur eux. Sans le contexte sanitaire, gageons qu’ils auraient fait parler d’eux. Nous leur prédisons un avenir radieux et vous donnons rendez-vous dans un an, pour voir si nous avions raison ! Le premier sur lequel nous misons : le pianiste Gabriel Stern, découvert cet été au festival de piano de La Roque d’Anthéron.

En ce mercredi 20 janvier 2021, le pianiste franco-israélien Gabriel Stern aurait dû se produire en récital Salle Cortot. Un concert qui aurait contribué à installer sa notoriété grandissante, suite à une prestation remarquée cet été au festival de piano de la Roque d’Anthéron.

À lire également : Stern, de Williencourt, Volodos : du beau Liszt à La Roque d’Anthéron !

À l’heure où nous écrivons ces lignes, il aurait pratiqué son rituel d’avant concert : répéter un peu les morceaux mais pas trop, faire sa gymnastique, manger léger et se replier intérieurement pour regrouper ses forces. Il aurait pensé, un peu mais pas trop, au public de ce soir, qui s’annonçait fourni et enthousiaste, aux possibles organisateurs de concerts qu’il aurait pu rencontrer et à ses amis qui auraient fait le déplacement pour l’entendre. Le directeur de sa future maison de disque aurait été là également, puisqu’un enregistrement des 12 études d’exécution transcendante de Liszt était prévu au moment de Noël, pour une sortie du disque et une tournée de concerts au printemps.

« J’étais tétanisé, ko comme un boxeur sur le ring »

Mais voilà. Il y a quinze jours, Gabriel Stern a appris que son récital Salle Cortot était annulé. Que le programme qu’il travaillait depuis des jours et des jours, avec une préparation de marathonien, il n’allait pas le donner. Qu’il n’allait pas interpréter au cours d’une même soirée, excusez du peu, Funérailles de Liszt, suivi de 7 des 12 études d’exécution transcendantes puis l’Arabesque de Schumann, avant de finir par l’opus 111 de Beethoven, son ultime sonate, un monument en soi.

Comme il le dit lui-même, « c’est assez difficile, mentalement, quand on prépare pendant des semaines et des mois un récital, d’apprendre qu’il est annulé. Quand on m’a dit que le récital à Cortot était reporté en avril je n’ai plus su quoi travailler. J’étais comme tétanisé, ko, comme un boxeur sur le ring. Les études de Liszt, que je maîtrise pourtant assez bien, nécessitent un entretien régulier et on y découvre toujours de nouvelles choses. Quand à la sonate de Beethoven, c’est une pièce unique, qui demande un investissement émotionnel énorme. On doit s’y consacrer exclusivement, un peu comme Les variations Goldberg par exemple. »


« Tout sera plus fort »

Depuis la rentrée, il ne fait que monter des programmes qu’il ne donne pas. Il sait qu’il les jouera de toute façon, mais, comme il le dit lui-même, « c’est difficile à gérer au niveau du planning quotidien. Chaque programme est un investissement, une imprégnation, comparable au travail d’un rôle par un acteur. Si, au bout de ce tunnel de travail solitaire et d’énergie canalisée, il n’y a pas la lumière du concert et de la scène éclairée, c’est extrêmement décourageant ».

Heureusement pour lui, les locaux de la Haute école de musique (HEM) de Genève sont restés ouverts, lui permettant de continuer à se perfectionner auprès de Nelson Goerner. Il est persuadé qu’à l’issue de cette épreuve collective, « tout sera plus fort quand ça reprendra, aussi bien du côté du public, des artistes que des organisateurs ; on peut en ressortir grandis. » Des son côté, il sera prêt.

Ce qu’on aime chez lui

Des moyens techniques infaillibles, au service d’une musicalité et d’une sensibilité artistique qui semblent sans limites. Une intensité dans la réflexion et l’engagement personnel qui confine au mystique.

Ce que vous pouvez écouter

Son disque des Variations Goldberg, paru chez Syrinx en 2019 (voir plus haut) ou encore son interprétation de Mazeppa, 4ème des 12 Études d’exécution transcendante de Liszt, dans « Générations France Musique, le Live », enregistré le 23 février 2019 à la Maison de la radio :


Vous pouvez aussi consulter son site : http://www.gabrielsternpianist.com/
- Espace publicitaire -
Sur le même thème

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

- Espace publicitaire -

Vidêos Classykêo

Articles sponsorisés

Nos coups de cœurs

- Espace publicitaire -

Derniers articles

Newsletter

Twitter

[custom-twitter-feeds]