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La playlist classique de Paul-Fathi Lacombe, du quatuor Ellipsos

PLAYLIST – Paul-Fathi Lacombe, saxophone soprano du quatuor Ellipsos, nous propose une playlist intemporelle et multicolore, dans laquelle le saxophone est roi.

Depuis sa création en 2004, le quatuor Ellipsos ne se refuse aucune aventure et dénote dans les arrangements et interprétations d’œuvres. Des grands compositeurs comme Debussy, Bach, Ravel, Piazzolla, Vierne, mais aussi des génies rares comme la compositrice française Fernande Decruck, à qui il consacre son dernier album, rien, absolument rien, n’échappe à Ellipsos. Cette jeune formation, qui a en horreur la routine, s’autorise régulièrement des pas de côté et ne cesse de surprendre, comme en 2017, quand il consacre un enregistrement au gospel.

À la croisée des genres, intemporelle et colorée, la playlist de Paul-Fathi Lacombe est à l’image du quatuor de saxophones. Le saxophone, cet « animal à anche simple », comme disait Debussy, y règne en maître.

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Claude DEBUSSY, Fêtes

« Avec Nuages et Sirènes, Fêtes est l’un des trois nocturnes de Debussy. Mais c’est aussi une des pièces préférées d’Ellipsos. Peu le savent, mais Debussy a écrit une pièce originale pour saxophone : La Rhapsodie pour orchestre et saxophone, commandée par la saxophoniste américaine Elise Hall. Pour en revenir à Fêtes, il s’agit de l’une de ses premières œuvres pour orchestre qu’on a joué, arrangée par Nicolas Herrouët (saxophoniste baryton du groupe, NDLR) pour octuor de saxophones et quatuor à cordes, avec le Quatuor Zzyzx et le Quatuor Ephémère. Un nocturne qui s’appelle Fêtes, c’est étonnant. Pour Debussy, l’idée de la nuit n’est pas un doux repos mais des rêves qui dansent. C’est une musique très imagée, descriptive. J’aime quand la musique me parle, quand elle me raconte une histoire. Mozart disait qu’il ne travaillait que pour « mettre ensemble les notes qui s’aiment ». Quand la musique décrit quelque chose, qu’elle est bien agencée, quand il y a une construction, un sens réel au premier abord, c’est génial. C’est ça la bonne musique.


Astor PIAZZOLLA, Las Cuatro Estaciones porteñas

Astor Piazzolla avait une admiration folle pour l’école française, il a été l’élève de Nadia Boulanger. Mais on sait qu’il avait un certain complexe à jouer cette musique et souffrait d’un manque de légitimité. Pourtant, il est un incontournable de la musique classique. Avec Ellipsos, on a prévu de le jouer en festival cet été. C’est un compositeur qu’on a eu tout de suite envie de mettre à l’honneur et qui figure sur notre premier opus, Médina. Il osait des métissages très convaincants. Il est au carrefour des musiques : le jazz, le classique, la musique contemporaine… Il a tout compris à la construction. Interpréter les fugues de Piazzolla, c’est comme interpréter les fugues de Bach. Aussi fort, aussi plaisant à jouer.


TOTAL PRAISE, Richard Smallwood

Le gospel se situe entre la musique classique, le jazz et les musiques du monde. Le juste équilibre du passé et du présent. C’est un style éminemment respectable et noble. C’est ce qui m’attire et me plaît. Il y a huit ans, avec Ellipsos, on s’est mis au quatuor a capella, dans le style du Golden Gate Quartet. En 2017, on a sorti Sax & gospel, un EP qui s’est clôturé par une tournée de deux ans, notamment aux États-Unis. C’est un programme de musique d’église, dans lequel on retrouve Johann Sebastian Bach ou Louis Vierne, mais aussi du gospel. Bref, pour nous, Richard Smallwood, c’est le Mozart du gospel ; un des compositeurs américains de gospel les plus célèbres. Total Praise est une chanson magnifique. Se mettre au gospel nous a unit encore plus. Ça a renforcé nos liens…


Signum saxophone quartet & Hila Karni, On the Nature of Daylight (Transc. for Saxophone and Cello)

En tant que quatuor de saxophone, on suit forcément l’actualité des saxophonistes. Les membres du quatuor Sigmund sont des amis allemands, croisés notamment à la Folle Journée de Nantes. Leur musique est plus contemporaine, plus minimaliste ; intellectuelle peut-être ? C’est un quatuor très intéressant qui a sorti en janvier Echoes, son premier disque chez le label Deutsche Grammophon ! Le quatuor de saxophone souffre d’une image « populaire » dans le sens « jeune et pas pris au sérieux ». Le premier quatuor de saxophones qu’on arrive à identifier, c’est celui de la Garde républicaine, créée en 1928. L’âge d’or du quatuor de saxophone n’est pas encore arrivé.


Julien LOURAU, Voodoo House

Encore un saxophoniste, mais de jazz ! Julien Lourau fait partie de cette génération de musiciens improvisateurs brillants. Il a la particularité d’avoir fusionné son improvisation avec plusieurs types de musiques. Dans cet album, Gambit, sorti en 2000 et Vodoo House, il y a une transe géniale qui s’installe. Ce sont mes 18 ans, j’ai passé mon bac en dansant sur cette chanson. C’est un dieu pour les saxophonistes de la génération au dessus de la notre, qui a amené le jazz français vers la modernité des années 2000.


Maurice RAVEL, Boléro (Angelique Kidjo et Branford Marsalis)

Impossible de se lasser du Boléro de Ravel… En voici une reprise sacrément originale, dans laquelle Angelique Kidjo l’a mis en parole et en chant. Angélique Kidjo est une immense icône, une féministe, une star internationale de la voix. Elle a touché à peu près à tout dans sa vie, fait des collaborations incroyables. La collaboration, c’est de l’intelligence brute, c’est être capable de fusionner et de faire quelque chose. Ici, elle fusionne le Boléro avec Branford Marsalis, qui est notamment le saxophoniste du chanteur Sting. Il est venu nous voir en concert en Écosse, en 2013. C’est un immense honneur pour nous. Il est bienveillant. Que des grands artistes comme lui s’intéressent aussi aux plus jeunes, c’est éminemment classe.


Zoey WEES, Control

C’est une chanson que j’ai beaucoup entendue pendant le premier confinement. C’est aussi une chanson qui pour moi fait écho à I Just Wanna Live, du jeune noir-américain Keedron Bryant, qu’il a enregistrée quelques mois plus tard, après la mort de Georges Floyd. Ce qui est sûr, c’est que Nicolas Herrouët et moi, en tant que gens de couleurs qui font de la musique classique, en France, on détonne un peu dans le paysage. Le quatuor Ellipsos est engagé : en tant qu’artistes, on est à l’écoute du monde qui nous entoure. Ce genre d’événement est insupportable. Étant donné que ça pourrait nous toucher directement, on se sent meurtris dans notre esprit. J’ai toujours appris qu’il fallait montrer que notre talent était plus important que notre couleur de peau. Nicolas et moi, on a décidé de tout mettre sur notre art, en faisant fi de toutes les difficultés qu’on a déjà rencontrées. »


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