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La playlist classique de Debora Waldman, cheffe d’orchestre

PLAYLIST – La cheffe d’orchestre Debora Waldman dirige depuis septembre 2020 l’Orchestre national Avignon-Provence, devenant ainsi la première femme à la tête d’un orchestre de stature nationale. Sa playlist nous en dit plus sur ses origines et sa conception de la direction d’orchestre.

Retrouvez la playlist de Debora Waldman sur notre chaîne YouTube et sur Spotify

Jeudi 1er juillet, Debora Waldman dirige l’Orchestre national de France dans un programme intitulé Femmes de légende, en clôture du festival Palazzetto Bru Zane à Paris. Un concert 100% féminin à écouter à 20 heures sur France Musique

Gustav MAHLER, Symphonie no. 5

« J’aimerais démarrer cette playlist avec la cinquième symphonie de Mahler, car elle est dans ma généalogie symphonique, si je puis dire. Dans la tonalité de do dièse mineur et composée dans les temps incertains précédant la Première Guerre mondiale, elle est tragique, même si elle finit par un cri d’espoir. Pour moi, cette symphonie amène la symphonie Grande Guerre, de Charlotte Sohy, composée en 1917, également en do dièse mineur, tout aussi tragique et qui finit, elle, sur un cri de désespoir.

Je vais avoir le grand plaisir de la diriger, le 1er juillet prochain, avec l’Orchestre national de France, en clôture du 9e festival Palazetto Bru Zane à l’Auditorium de Radio France. Cette rencontre avec l’œuvre de Charlotte Sohy, et particulièrement cette symphonie, marque un avant et un après dans ma vie de musicienne.

En 2013, à l’invitation de Claire Bodin, je participe au festival Présences féminines, à Toulon. À vous parler franchement, je trouvais un peu ridicule, à l’époque – j’ai bien changé depuis ! -, l’idée de ne jouer que des compositrices au cours d’un festival. Je me disais : sont-elles assez nombreuses ? Y a-t-il suffisamment d’œuvres pour bâtir une programmation variée et de qualité ? Combien je me trompais ! Ce festival a été une source d’émerveillement et de découvertes. Un soir, je dirige un Thème varié pour violon de Charlotte Sohy. Je tombe amoureuse de cette pièce. Le petit-fils de la compositrice est dans la salle. Il me dit que sa grand-mère a composé de nombreuses autres oeuvres, et notamment une symphonie. Cette symphonie Grande Guerre, que, depuis, je chéris et qui m’accompagne.

J’ai même écrit un livre à ce sujet, La Symphonie oubliée, parue en mai chez Robert Laffont, et nous l’enregistrerons en 2022 avec l’orchestre national Avignon-Provence.


Lire également : « Grande Guerre, le trésor exhumé de la compositrice Charlotte Sohy »
Louise FARRENC, quatrième mouvement de la Symphonie no. 1

J’ai également découvert la compositrice Louise Farrenc au festival Présences féminines, en 2013. Pendant le confinement nous avons enregistré, avec l’Orchestre national Avignon-Provence, un portrait de la compositrice, grâce à l’équipe talentueuse de La Boîte à pépites, menée de main de maître par la violoncelliste Héloïse Luzzati. Nous ouvrirons la saison 21/22 de l’Orchestre national Avignon-Provence avec cette symphonie.

Wolfgang Amadeus MOZART, Le Trio des masques, extrait de Don Giovanni

Pendant le confinement, en l’absence de public, nous avons tourné, à l’opéra Grand Avignon, Don Giovanni-le film, mis en scène par Frédéric Roels, directeur de l’opéra Grand Avignon, avec l’Orchestre national Avignon-Provence et le chœur de l’opéra. Ce fut un moment formidable, avec notamment le nouveau bâtiment de l’opéra comme décor de ce chef-d’œuvre mozartien.

Le Trio des masques est un de mes moments préférés dans cet opéra. Un des plus spirituels, comme si le temps s’arrêtait. Il vient « en contre-force » de tout le reste de l’œuvre, essentiellement fait des petites bassesses de la vie.

Max BRUCH, concerto pour violon 

Si vous me demandez mon œuvre-madeleine, c’est celle-ci. J’adorais l’écouter quand j’étais petite mais je ne l’ai encore jamais dirigée. Oui, écouter ce concerto enfant trahit d’avoir baigné depuis toujours dans la musique ! Ma maman était chef d’orchestre en Argentine et mon papa guitariste. Brésilienne d’origine, j’ai grandi en Israël puis en Argentine. Mais c’est la France qui a conquis mon cœur !

Tomas Luis DE VICTORIA, O magnum mysterium

J’ai étudié à l’Université catholique argentine, à Buenos Aires, où j’ai assisté à de nombreuses messes et appris la musique liturgique. Dès que je peux, je fais la promotion de ce répertoire, qui ne peut que recentrer et élever, et notamment ce motet de Noël de Tomás Luis de Victoria (1548-1611).

Marie JAËLL, concerto pour violoncelle

Le concerto pour violoncelle de Marie Jaëll sera également au programme du concert Femmes de légende, le 1er juillet à l’Auditorium de Radio France, avec, en soliste, le violoncelliste Raphaël Perraud. Marie Jaëll fut une immense virtuose du piano, un peu à la suite de Clara Schumann. Très amie de Franz Liszt et Camille Saint-Saëns, sa musique est imprégnée de la fantasie allemande, qui ne veut pas dire « fantaisie » mais plutôt « d’un caractère fantasque ».

Lire également : « Emmanuelle Bertrand : « Marie Jaëll fait chanter le violoncelle » »
Musique judéo-espagnole, Psalteria – Quando el rey Nimrod

Ce Quando el Rey Nimrod est tout simplement une chanson d’enfance. Ma mère me la chantait et je la chante à présent à mes enfants.

Johannes BRAHMS, Symphonie no. 4

Je vais bientôt diriger la quatrième symphonie de Brahms, alors je me plonge dedans. J’aime m’approprier très tôt une œuvre. Je ne dors pas tant que je ne la maîtrise pas. Puis je la laisse reposer, dormir pendant six, sept mois, pour la reprendre un mois avant sa première exécution. En ce moment je suis dedans jusqu’au cou. Et quand je la dirige, je la sais par cœur, vraiment de l’intérieur.

https://www.youtube.com/watch?v=yZjQLiw8Ceg&ab_channel=HistoryofMusic
Johann Sebastian BACH, Choral Ein’ feste Burg ist unser Gott, de la Cantate n° 80

La semaine dernière, je dirigeais la cinquième symphonie de Felix Mendelssohn, Reformation, qui fait entendre ce Choral de Bach dans le dernier mouvement. Tous les jours, je joue un Choral de Bach au piano, de mémoire, sans partition. Je les transpose et je ne me lasse pas de la représentation parfaite des voix, du déploiement si parfait de la polyphonie au sein de l’harmonie. Je voyage beaucoup, j’appartiens à beaucoup de cultures différentes, mais heureusement j’ai Bach pour me recentrer; »


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