AccueilBoules de cristalJe vois, je vois... la soprano Vasiliki Koltouki

Je vois, je vois… la soprano Vasiliki Koltouki

BOULE DE CRISTAL – Le concert du fonds Unissons du 16 juin dernier à l’auditorium de Bordeaux aura au moins eu un mérite : celui de nous faire découvrir une perle rare, venue de Grèce : Vasiliki Koltouki. La soprane de 26 ans, nous a époustouflé dans une Mimì (La Bohème, Puccini) qui nous donne encore la chair de poule aujourd’hui. À la sortie du concert, nous étions sûrs d’une chose : cette jeune artiste mérite un coup de pouce et de projecteur.

“Pour que le pont tienne, il faut sacrifier quelque chose.” Dans le village de Vasiliki Koltouki, au Far-West du Péloponnèse, il y a une légende que la jeune soprano grecque ne nous a pas confiée par hasard. Elle raconte comment un tailleur de pierre dut sacrifier sa famille pour que le pont qui reliait deux vallées tienne…

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Résumée dans les grandes largeurs, cette histoire est le point de départ du parcours d’une femme déterminée à réussir tout ce qu’elle entreprend. Précisément pour que son sacrifice ne soit pas vain. “Quitter ma famille et mes amis a été terrible pour moi, car je savais que je n’aurais pas assez d’argent pour rentrer les voir souvent”, explique-t-elle.

Plan A, plan B

Partie sans se retourner à 18 ans, sans un sou en poche, elle atterrit à Bordeaux où vit sa marraine pour tenter sa chance dans les études si difficiles, si sélectives, si longues… de médecine ! “Je suis une scientifique dans l’âme, aussi la musique n’était pour moi que le plan B. Les choses se sont inversées petit à petit.” On ne connaît pas son niveau en sciences, mais on a aucun mal à penser que son avenir se passera plutôt sur les planches qu’en blouse blanche ! Plan A Vasiliki, plan A !

Aussi éblouissante que soit sa voix aujourd’hui, Vassiliki Koltouki ne fait pourtant pas partie de ces prodiges qui sont nés avec une cuillère en argent dans la bouche et de l’or dans la voix. “Comme pour tout, ce n’est ni l’argent ni la précocité qui m’ont ouvert des portes », témoigne t-elle. « Depuis petite je savais que je chantais juste, et que j’aimais ça. Mais jusqu’à mes 16 ans, je n’ai pas vu d’opéra !”

Car en Grèce, les salles sont rares : “C’est fou qu’un pays qui a inventé le théâtre ait aujourd’hui si peu de lieux de spectacle. Les artistes ne sont pas soutenus comme en France, alors évidemment au bout d’un moment ils partent.” La suite est digne d’une success story américaine. 

Jusqu’à mes 16 ans, je n’ai pas d’opéra !”

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Self-made woman

Le soir, Vasiliki Koltouki fait les inventaires dans les grandes surfaces. “Mon pire job a été de me déguiser en renne du père Noël pour distribuer des bonbons aux enfants dans la cour de l’hôtel de ville.”

Le jour, elle enfile son costume de chanteuse dans la classe de Maryse Castets au conservatoire de Bordeaux. Et la nuit, elle dort ? Non bien sûr ! La nuit, elle rattrape les cours qu’elle a ratés à la fac de chimie…

Quand on lui demande ses projets après son diplôme de chant, elle répond : “D’abord finir mon Master ! Après on verra”. Rarement on ne vit tête aussi bien vissée sur les épaules… Avec une telle force, le pont tiendra à coup sûr. Et pour longtemps.

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