AccueilSpectaclesPrometeo de Luigi Nono : un géant à la Philharmonie

Prometeo de Luigi Nono : un géant à la Philharmonie

INTERVIEW – Composition monumentale de Luigi Nono (1924-1990), « Prometeo, tragedia dell’ascolto » est donnée à la Philharmonie de Paris avec le Festival d’Automne à Paris. Une œuvre qui passionne sa directrice artistique musique, Joséphine Markovits.

En quoi Prometeo est-elle une œuvre exceptionnelle ?
J.M. : Elle l’est dans son ambition, ses dimensions, et les forces artistiques et techniques qu’elle convoque : un orchestre, un chœur, des solistes, des spécialistes de l’électronique en temps réel. Ceci, et le génie de son auteur Luigi Nono, font de Prometeo l’une des œuvres les plus importantes de la seconde moitié du XXe. Sa particularité aussi : être une pièce qui se renouvelle en fonction du lieu où elle est présentée. La musique est la même mais c’est le déploiement du son dans l’espace acoustique qui fait la différence.

C’est une œuvre que le Festival d’Automne défend depuis longtemps…
J.M. : Depuis sa création en 1984, Prometeo n’a pas été beaucoup jouée car elle requiert des moyens exceptionnels. Le Festival d’Automne à Paris a donné cette œuvre en 1987 dans un Palais de Chaillot vidé de ses gradins et transformé en une gigantesque boîte noire. J’ai travaillé avec Luigi Nono pour toute la préparation. Le festival a redonné Prometeo en 2000 à la Cité de la musique. Le concert du 7 décembre à la Philharmonie de Paris marquera la troisième production de cette œuvre. Tous les 15 ans ! Une génération ne l’a pas entendue. L’écoute au disque n’est pas intéressante car on perd la spatialisation. Il faut l’entendre en direct. Je me demande qui la fera dans 15 ans.

Comment la Philharmonie s’adapte-t-elle à cette œuvre ?
J.M. : La Philharmonie de Paris apporte sa spécificité avec son acoustique très transparente. Prometeo utilise un dispositif électroacoustique en temps réel dit live electronics. Le musicien qui réalise la partie électronique depuis sa console n’est pas un technicien, c’est un interprète. Son rôle est essentiel. A Paris, André Richard tiendra ce rôle. Telle est la magie de Prometeo : le lieu apporte ses qualités à la musique, on « joue » de la Philharmonie comme d’un instrument ! La question de l’écoute est au cœur de cette œuvre. Elle fait entendre des sons à la limite de l’audible, « comme un écho lointain » dit Nono. Je peux dire que cette œuvre m’a beaucoup influencée depuis 1987. Prometeo m’a incitée à tendre encore plus l’oreille !

Lundi 7 décembre 20H30 à Paris.
Ce concert est soutenu par Mécénat Musical Société Générale.

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