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« Water » d’Hélène Grimaud, la surprise

CD – Pour son dernier album, « Water », la pianiste Hélène Grimaud a créé la surprise. Elle s’est associée non pas à un autre musicien classique ou à un orchestre mais à Nitin Sawhney, arrangeur anglais d’origine indienne venu de la pop et des musiques du monde. « Water » (Deutsche Grammophon) mélange habilement des œuvres classiques sur le thèmes de l’eau, signées Ravel, Liszt ou Debussy, et les douces compositions électro de Nitin Sawhney. « Son travail est une synthèse des traditions du monde » nous explique celle qu’on surnomme « la pianiste aux loups ». « Nitin Sawhney a aussi une culture classique. Pour « Water », il a attendu que je sélectionne des titres classiques pour composer des transitions autour d’un même thème : l’eau. »

A l’origine de ce disque méditatif : une performance artistique à New York où la scène sur laquelle jouait Hélène Grimaud était totalement inondée. « Cette musique se suffit à elle-même, reconnaît la pianiste qui confie qu’elle aurait pu enregistrer uniquement les pièces classiques. Le répertoire pour piano faisant référence à l’eau est immense, la matière très riche. Nitin Sawhney est comme un guide qui transmet l’émotion. Il opère une réconciliation des contraires entre les spécificités du classique et le côté universel de l’eau ».

Pour cette première escapade du côté du cross-over chic, Hélène Grimaud prouve que le mélange des genres peut réussir. Elle propose un album destiné au grand public qui s’ouvre sur du Luciano Berio et se poursuit sur du Toru Takemitsu. Les transitions de Sawhney sont délicates et très travaillées pour ne pas bousculer les sonorités du piano. Les amoureux du classique seront peut-être un peu en reste s’ils isolent les pièces pour piano et les confrontent aux grandes interprétations. Le style Grimaud, un romantisme nerveux, sied aux « jeux à la villa d’Este » de Liszt voire aux « Brumes » de Janacek. J’ai une petite réserve sur ses versions de « Barcarolle N°5 » de Gabriel Fauré (qu’elle donne en Live notons-le), et de ses « jeux d’eau » de Ravel qui manquent un peu de légèreté : je les aime plus éclaboussant ! Néanmoins, ce disque dans son audace et sa volonté d’ouverture est une réussite.

Prochain concert : le 23 mars au Festival de Pâques d’Aix-en-Provence.

Article paru en partie dans Le Parisien du 29 février.

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