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Lully en baskets au Centre de musique baroque de Versailles

REPORTAGE – Faire découvrir à des jeunes de Trappes la culture baroque : telle est l’ambition de « Générations Lully ».
Le Centre de musique baroque de Versailles (CMBV) est situé dans un bel hôtel particulier sur l’avenue de Paris. On y croise des musicologues à la recherche de partitions perdues, des musiciens jouant la musique de Charpentier, et même… des lycéens de Trappes (78). Un atelier costumes baroques les attend, dans le cadre du dispositif éducatif et artistique baptisé « Générations Lully ». Objectif ? Sensibiliser les habitants de Trappes à la culture baroque : la musique de Lully, la danse de Louis XIV, le théâtre de Molière.
« Nous avions déjà monté un projet similaire autour de Rameau en 2013″, explique Hervé Burckel de Tell, directeur du centre versaillais. Après les attentats de 2015, le Préfet de la Région Ile-de-France « a voulu approfondir ces expériences afin d’encourager les habitants à faire des choses ensemble pour lutter contre les problèmes touchant certains quartiers. » Les Versaillais sont allés rencontrer les Trappistes pour proposer des actions communes : en 2017 des ateliers pour apprendre à se connaître, et en 2018 un spectacle produit par le CMBV et écrit par quelque mille habitants de Trappes.
Insultez-vous !
Une vingtaine de lycéens de la Plaine de Neauphle participent à l’atelier costumes. Ils ont appris par cœur des scènes du « Bourgeois gentilhomme » de Molière et se donnent la réplique, encouragés par Jean-Paul Bouron, metteur en scène des grands spectacles du château de Versailles. « Allez-y, insultez vous ! », lance-t-il aux jeunes, un sourire en coin. « Dans cette partie du texte, le maître d’armes, le professeur de danse et le maître de musique se lancent des insultes… mais elles ne vous font pas grand chose… Remplacez-les avec vos mots à vous, avec « bâtard » par exemple ! » Intimidés, les trois jeunes Trappistes n’osent pas. « On va la refaire avec des costumes, ça va vous aider ».
Le CMBV a sorti quelques unes de ses 500 copies de costumes d’époque, une veste et une grosse ceinture. « C’est un baudrier » explique l’animateur. « Et ça, ce n’est pas une épée mais une rapière ». Une jeune ado enfile une magnifique veste dorée, avec rubans et dentelles, sur son sweat-shirt à l’effigie de Minnie ! Nathan se retrouve maquillé et perruqué comme à la Cour de Versailles : « C’est bizarre, commente-t-il, mais ça aide pour se sentir dans le personnage. » Abdelhafid, est, selon son enseignante, le « gentil caïd de la classe ». Bien bâti, chaîne en argent autour du cou, il se présente sur scène… habillée en femme. « Je savais que vous alliez rire », lance-t-il à ses camarades, les épaules recroquevillées. « Les rôles de travestis sont courants à l’époque de Molière, dédramatise Jean-Paul Bouron. Les vieilles femmes sont jouées par des hommes. Pour donner plus d’autorité au personnage. »
Article écrit pour Le Parisien du 17 février 2017.

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