AccueilCritiquesBronca à l'Opéra contre La Damnation de Faust

Bronca à l’Opéra contre La Damnation de Faust

Qui a dit que les spectateurs d’opéra étaient des gens discrets et polis ? Mardi soir à la Première de la Damnation de Faust, des huées ont accueilli la nouvelle production de l’Opéra de Paris. Dés l’entracte, des mélomanes se sont échangé des noms d’oiseaux à travers la salle de Bastille. En cause ? La mise en scène délirante d’Alvis Hermanis. Avec lui, l’histoire du docteur Faust vendant son âme au diable devient une mission pour installer la vie sur mars en 2050. Blouses blanches et combinaisons d’astronautes remplacent le haute-forme du XIXe siècle.

Le livret romantique et désuet du poète Gérard de Nerval est un grand éloge à la nature… Des vidéos montrent des ras de marée, des volcans en fusion… et de deux escargots en train de copuler une fois que Faust a embrassé Marguerite ! Certains rigolent, d’autres quittent la salle. Alvis Hermanis est partie des réflexions du scientifique Stephen Hawking sur l’avenir de l’humanité. Rappelant les craintes du physicien envers l’intelligence artificielle, le spécialiste français Laurent Alexandre commentait l’engagement de Google dans la course à l’amélioration du genre humain : « L’immortalité a un prix. Cela implique de signer un pacte faustien avec les technologies NBIC. » Par NBIC comprenez : Nanotechnologies, biotechnologies, informatique et sciences cognitives.  Le metteur en scène fait apparaître plusieurs citations de Hawking sur les vidéos et intègre ce personnage à l’opéra sous les traits de Dominique Mercy, le danseur de la Compagnie Pina Bausch, recroquevillé dans un fauteuil roulant éléctrique.

Le danseur fera une merveilleuse prestation à la fin de l’opéra, sortant de son fauteuil roulant et mettant ses membres petit à petit en action… faut-il comprendre que le handicap finira grâce à l’effet des nouvelles technologies ? Les chanteurs et l’orchestre, eux, seront largement applaudis. Le beau ténébreux voire angoissé Jonas Kaufmann en Faust et l’excellent Bryn Terfel en Méphistophélès ont donné une prestation parfaite. Sophie Koch semble moins à l’aise mais quand on chante l’amour alors que le public se moque des escargots, ce n’est pas facile d’être impliquée. Elle sera elle aussi bien applaudie. Pas de sifflets pour Berlioz !

Le 8 décembre à l’opéra de Paris.

Article paru le 10 decembre dans Le Parisien

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