PORTRAIT – Max Richter, le nouveau Vivaldi ? Après une pure formation en musique contemporaine, le germano-britannique a opéré un virage vers l’électro « ambiant ».
En 2012, Max Richter a réalisé un coup formidable : marier « Les Quatre Saisons » de Vivaldi avec de la musique électronique. « Vivaldi recomposed » (Deutsche Grammophon) était un pari risqué, là où de nombreux adeptes du « cross-over », ce mariage du répertoire classique avec d’autres genres, ont échoué. Sans trahir l’esprit du chef d’œuvre de la musique baroque, il écrit une nouvelle œuvre qui se défend en tant que telle. « Enfant, je suis tombé amoureux de la pièce de Vivaldi. A force de l’entendre dans les supermarchés et sur les répondeurs automatiques, elle m’était devenu étrangère : ce n’était plus de la musique, explique Max Richter.
Ce germano-britannique a le parcours du parfait compositeur de musique contemporaine : il a étudié à la Royal Academy of Music de Londres, et reçu les conseils d’un grand compositeur, l’Italien Luciano Berio. Né en 1966, il est bercé par les premières expérimentations en électronique : côté classique avec Iannis Xenakis et côté pop avec le groupe Kraftwerk. Le cinéma fait appel à lui pour composer des musiques de films comme « Mémoires de jeunesse » en 2014 et « The Lunchbox » en 2013.
Son style hybride le classe plutôt du côté de l’électro apaisante – « ambiant ». Pourtant le classique reste pour lui une source fondamentale d’inspiration : sa dernière composition, « Sleep » (DG), est un album de huit heures pour aider les auditeurs à dormir… comme Jean-Sébastien Bach qui compose ses « Variations Goldberg » pour un comte allemand insomniaque.
Le 2 juillet au Festival Days Off à la Philharmonie de Paris. http://www.daysoff.fr
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Article paru dans Le Parisien du 29 février 2016.